La Banque nationale table sur une meilleure croissance que prévu

JAN SMETS succède à Luc Coene à la tête de la BNB. © © BELGAIMAGE

L’économie belge devrait croître de 1,7% en 2017 et 2018, selon les projections de la Banque nationale de Belgique (BNB) présentées vendredi. C’est mieux qu’attendu, puisque les dernières estimations tablaient sur une croissance de 1,6% du PIB en 2017.

Le produit intérieur brut devrait croître de 1,7% en 2017 ainsi qu’en 2018. La croissance sera ensuite de 1,6% en 2019 et 1,4% en 2020, selon les projections économiques de la BNB.

La croissance est dopée par une augmentation des investissements des entreprises et sera de plus en plus soutenue par la consommation privée. Les ménages profitent en effet d’une augmentation de leur pouvoir d’achat, notamment en raison du “tax shift” du gouvernement fédéral, souligne la BNB. La croissance est moins soutenue en 2019 et 2020 en raison d’une hausse attendue des salaires et d’une régression des parts de marché à l’exportation.

La croissance belge reste en dessous du niveau de la zone euro, dont la croissance est estimée à 2,2% du PIB en 2017, même si l’écart se résorbe peu à peu.

Le marché du travail belge se porte “très bien”

Mais la Belgique se distingue par une création d’emplois plus importante proportionnellement à la croissance. Le marché du travail belge se porte en effet “très bien”, des mots du gouverneur de la Banque nationale, Jan Smets.

En 2017, pas moins de 69.000 emplois auront été constitués. La création d’emplois continuera à croître ensuite, à un rythme moins soutenu: 54.000 postes en 2018, 38.000 en 2019 et 30.000 en 2020. Sur la période 2014-2020, 309.000 emplois auront été créés, selon la BNB. Le marché du travail a été stimulé par les mesures récentes comme la modération salariale et des réformes structurelles, avec à la clé un taux de participation plus élevé, en particulier des travailleurs âgés, selon la BNB.

Le taux de chômage devrait également baisser, passant de 7,8% en 2016 à 7,3% en 2017, puis 7% en 2018 et 6,9% en 2019-2020, soit un niveau proche de celui qui prévalait juste avant la crise.

Concernant l’inflation, elle devrait s’élever en 2017 à 2,2% avant de retomber à 1,6% à partir de 2018. La hausse des salaires ne devrait pas avoir pour effet de faire flamber les prix, mais tendrait plutôt à modérer les marges bénéficiaires.

Les finances publiques se sont par ailleurs améliorées par rapport aux précédentes projections. Le déficit budgétaire devrait être divisé par deux entre 2016 et 2017, passant de 2,5% du PIB en 2016 à 1,2% en 2017. Le déficit budgétaire passera ensuite à 1,3% en 2018 et 1,5% en 2019 et 2020.

Plusieurs éléments expliquent cette amélioration: la vigueur de l’emploi a un effet positif sur les recettes et les dépenses publiques; la contribution de la Belgique à l’Union européenne est moins importante que prévu; l’accord de l’été comprend des mesures d’épuration budgétaire; et les recettes de l’impôt des sociétés sont plus élevées qu’attendu en raison d’une hausse des versements anticipés des entreprises.

La Belgique réduit progressivement le poids des dépenses publiques, puisque celles-ci ne devraient pas dépasser les recettes d’ici 2020.

A politique inchangée, la dette publique devrait passer de 103,3% du PIB en 2017 à 100,5% en 2020.

“La croissance économique créée de nouveaux emplois”

“Ce gouvernement s’est activement focalisé sur la création de nouveaux emplois. Les chiffres de la Banque nationale démontrent que nous avons réussi d’une manière efficiente”, réagit le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V).

Selon la Banque nationale, 69.000 emplois seront créés en 2017, soit davantage que précédemment estimé.

“Durant toute cette législature, ce seront 259.000 nouveaux emplois qui auront été créés. Ce qui est particulièrement marquant, c’est que nous sommes parvenus à créer un grand nombre d’emplois avec une croissance économique limitée”, selon Kris Peeters.

La croissance économique est ainsi estimée à 1,7% du PIB en 2017. En comparaison, en 2007, l’économie belge avait crû de 3,4% et avait généré 71.000 jobs.

“Grâce aux mesures que nous avons prises, nous avons réussi mieux que jamais à convertir la croissance économique en nouveaux emplois”, affirme le vice-Premier ministre.

Pour la ministre du Budget Sophie Wilmès (MR), ces projections valident les hypothèses de travail du gouvernement fédéral. “Quand je regarde d’où nous venons (-3,1% en 2014), je me réjouis du chemin parcouru surtout que la dette ne cesse de diminuer. Néanmoins, je ne perds pas de vue ce qui reste à faire et je confirme notre détermination à continuer sur cette voie-là.”

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