“L’UE peut toujours courir”: Barnier répond aux Britanniques

Boris Johnson, ex maire de Londres et défenseur du Brexit © Reuters

Le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, a averti mercredi que le temps était compté pour régler le contentieux sur la facture du divorce entre les deux parties, en réponse aux piques du ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson.

“L’heure tourne”, a lancé M. Barnier lors d’une conférence de presse à Bruxelles, après que M. Johnson a affirmé que les responsables européens pouvaient “toujours courir” pour que Londres paye la facture du Brexit évaluée à plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Pour M. Barnier, il s’agit d’une question de “confiance” entre les deux parties qui négocient.

“Cette question est majeure pour créer les bases dont nous avons besoin pour commencer la discussion sur la future relation” entre Bruxelles et le Royaume-Uni, a souligné le Français.

L’accord financier est l’un des trois points indissociables, avec le droit des citoyens expatriés et la frontière irlandaise, qui doivent être réglés avant de pouvoir discuter de la “future relation”, a rappelé le négociateur.

“Comment bâtissez-vous une relation sur le commerce, la sécurité, la défense, sur d’autres sujets, les universités par exemple, dans la durée, sur le long terme, avec un pays s’il n’y a pas de confiance ?”, a demandé M. Barnier.

“Il faut d’abord la confiance. La confiance passe par redonner de la sécurité aux 4,5 millions de citoyens britanniques et européens, elle passe aussi par solder les comptes”, a-t-il poursuivi.

Il a reconnu que la question financière serait particulièrement épineuse.

“Solder les comptes (…) ce n’est pas facile, ça coûte cher dans toute séparation. Nous ne demanderons pas au Royaume-Uni 1 euro, 1 +pound+ de plus que ses engagements” pris au cours de son adhésion à l’UE, a-t-il promis.

Mais Londres “doit reconnaître l’existence de ces obligations financières”, a insisté M. Barnier. Alors seulement le travail sur l’établissement d’une “méthodologie” sur le mode de calcul pourra se faire.

Le négociateur en chef européen a indiqué qu’il était prêt à discuter “ligne budgétaire par ligne budgétaire” avec les Britanniques.

Dans un discours devant le Parlement britannique mardi, Boris Johnson avait jugé que les sommes que les Européens proposent de réclamer étaient “exorbitantes”.

“Je pense que +ils peuvent toujours courir+ est une expression tout à fait appropriée”, avait-il même ajouté.

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