L’industrie automobile européenne inquiète d’un Brexit sans accord

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L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a tiré mercredi le signal d’alarme sur le risque d’une absence d’accord (ou “no deal”) dans les négociations sur le Brexit, qui “menacerait leur modèle économique”.

“Chaque jour, 1.100 camions de l’UE traversent la Manche pour livrer, par exemple, des voitures et des moteurs rien qu’au Royaume-Uni”, explique l’ACEA dans un communiqué.

“Après le Brexit, même de courts délais à la douane entraîneront d’énormes problèmes logistiques, perturbant le processus de production et générant des coûts importants”, ajoute-t-elle.

Si aucun accord n’est conclu entre l’UE et le Royaume-Uni dans le secteur automobile, des droits de douane de 10% s’appliqueraient sur toutes les voitures échangées entre les deux marchés.

“En fin de compte, ces coûts supplémentaires seront soit répercutés sur le consommateur, soit absorbés par les fabricants”, souligne Erik Jonnaert, le secrétaire général de l’ACEA, qui représente les 15 principaux constructeurs européens de voitures, fourgonnettes, camions et bus des firmes allemandes, françaises, espagnoles etc.

Selon lui, les membres de l’ACEA réfléchissent à des plans de secours en cas de “no deal” et “recherchent des espaces d’entreposage pour stocker leurs pièces détachées”.

“Aucun plan d’urgence ne peut couvrir de manière réaliste toutes les lacunes laissées par le retrait du Royaume-Uni de l’UE”

“Cependant, l’espace nécessaire pour stocker pendant plus qu’une courte période serait absolument énorme et coûteux”, explique M. Jonnaert.

D’autres membres prévoient selon lui “un arrêt temporaire de la production post-Brexit”.

“Mais la dure réalité est qu’aucun plan d’urgence ne peut couvrir de manière réaliste toutes les lacunes laissées par le retrait du Royaume-Uni de l’UE”, poursuit-il.

Les discussions entre l’UE et le Royaume-Uni sont dans l’impasse à moins de six mois de la date du divorce, prévue le 29 mars 2019.

Le président du Conseil européen Donald Tusk a estimé lundi que le scénario d’une absence d’accord était “plus probable que jamais” avant un sommet européen à Bruxelles.

La Première ministre britannique Theresa May est attendue mercredi en fin d’après-midi dans la capitale belge pour une courte intervention devant les dirigeants de l’Union européenne, avant que ces derniers ne se retrouvent entre eux pour un dîner à 27.

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