L’euro chute encore, mais est-ce une bonne chose?

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L’euro a poursuivi sa chute mercredi. L’euro s’échangeait à 1,1839 dollar, dans la nuit de mercredi, et a atteint son niveau le plus bas depuis février 2006

Les évocations d’une possible sortie de la Grèce de la zone euro vont bon train depuis que le magazine allemand Der Spiegel a affirmé ce week-end qu’Angela Merkel serait prête à cette possibilité au cas où la gauche radicale Syriza remporterait les législatives du 25 janvier. En parallèle, l’éventualité que la BCE décide d’un vaste programme de rachats d’actifs (dont des obligations de pays de la zone euro en grande difficulté financière) afin de soutenir l’économie se renforce après la publication d’un indicateur morose pour la croissance dans la zone euro.

Faut-il se réjouir de la baisse de l’euro ?

On se console comme on peut, le “c’est bon pour les exportations” est un refrain connu. Oui mais, cette baisse n’aurait-elle pas aussi des effets négatifs ?

“C’est une bonne chose, nécessaire, un facteur de rééquilibrage”, déclare Véronique Riches-Flores, de Riches-Flores Research à L’Expension.fr. En effet il y a deux aspects positifs pour les entreprises européennes. Premièrement leurs bénéfices à l’étranger seront mieux appréciés en euro, et deuxièmement leurs volumes d’exportations devraient croître.

Mais ça, c’est pour les entreprises, pour le citoyen lambda c’est surtout la baisse du baril de pétrole qui dope son pouvoir d’achat comme le souligne Véronique Riches-Flores. “C’est la baisse du prix du pétrole qui nous sauve. Elle est bien plus efficace potentiellement sur le pouvoir d’achat des ménages, et elle permet aux entreprises d’obtenir des matières premières à meilleur coût”.

Pour que cette baisse de l’euro dope vraiment les exportations comme tous l’espèrent, encore faut-il que la demande soit au rendez-vous… Or la demande au niveau mondial est plutôt en berne, si on exclut les Etats-Unis. Et cette “déprime” est due en grande partie à la baisse du pétrole qui pèse sur l’économie de plusieurs pays émergents.

Sans compter que l’euro reste “fort” face à une autre monnaie de référence de l’économie mondiale, le yen. “Idéalement, il faudrait que l’euro baisse plus, jusqu’à la parité avec le dollar. Cela ouvrirait des horizons un peu plus sympathiques”, conclut Véronique Riches-Flores.

(avec Belga et L’Expansion.fr)

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