“L’Etat ne doit pas se soumettre au chantage d’Electrabel !”

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Dossier nucléaire, acte 2. “Notre gouvernement menace de succomber au chantage d’Electrabel, qui a elle-même créé un problème d’approvisionnement”, dénoncent Greenpeace, BBL et WWF. La fédération Agoria, de son côté, souligne les milliards d’investissement bloqués à cause de l’incertitude sur l’avenir énergétique du pays.

“Notre gouvernement menace de succomber au chantage d’Electrabel, qui a elle-même créé un problème d’approvisionnement”, dénoncent BBL, Greenpeace et WWF dans un communiqué commun publié jeudi.

“Comment peut-on plaider pour la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires sur base d’un rapport incomplet, divulgué aujourd’hui dans la presse ?, s’interrogent les trois organisations environnementales. La fermeture des plus vieux réacteurs nucléaires en 2015 est possible. C’est juste une question de volonté politique.”

BBL, Greenpeace et WWF estiment que, si les premiers résultats d’un rapport de la direction générale de l’Energie ont “fuité” dans la presse, ce n’est pas par hasard : “Le secteur nucléaire et le politique se seraient-ils donnés le mot ? Si le gouvernement souhaite réellement la fermeture des centrales nucléaires, il doit prendre les choses en main et développer les mesures qui s’imposent. Semer la confusion au moyen de rapports dont les résultats varient du tout au tout en fonction des hypothèses de départ, n’est d’aucune aide.”

“Nos politiciens doivent mettre fin à notre dépendance à l’égard de cette source d’énergie obsolète et dangereuse”

Les années d’incertitudes quant à la fermeture des centrales nucléaires “minent le climat d’investissement pour les nouveaux producteurs d’électricité, déplorent encore les trois organisations. Nos politiciens doivent montrer qu’ils sont prêts à mettre en oeuvre l’accord de gouvernement et mettre fin à notre dépendance à l’égard de cette source d’énergie obsolète et dangereuse. Nous pouvons choisir pour un avenir durable en accordant la fermeture des vieilles centrales thermiques avec la sortie progressive du nucléaire, en développant les économies d’énergie et en améliorant les interconnexions avec les pays voisins.”

BBL, Greenpeace et WWF avancent dès lors 4 solutions pour assurer à court terme la sécurité d’approvisionnement en énergie du pays :

– Un potentiel d’économies d’énergie de 4 TWh d’ici 2015, “réalisable à court terme, sans coûts importants et sans perte de confort”.

– D’ici deux ans, les Pays-Bas auront une surcapacité de 25 %. “Le gouvernement doit conclure des accords avec les Pays-Bas et investir dans de meilleures capacités de transport. La Belgique n’est pas une île !”

– Une deuxième centrale hydroélectrique à Coo, “servant de capacité de stockage supplémentaire pour les périodes de pointe”.

– Un investissement dans les nouvelles capacités de production, “telles que les sources d’énergie renouvelables et les centrales au gaz à haut rendement (turbine gaz-vapeur et cogénération)”.

Energie : “3 milliards d’investissements dans l’approvisionnement bloqués !”, selon Agoria

Quelque 3 milliards d’euros d’investissements dans l’approvisionnement énergétique sont actuellement bloqués en Belgique en raison de l’incertitude autour de la politique énergétique et en raison des procédures de permis et de recours, a réagi jeudi Agoria à la publication d’un rapport de la Direction générale de l’énergie.

Selon ce rapport “confidentiel”, remis vendredi dernier aux principaux ministres du gouvernement fédéral par l’administration de l’Energie, des difficultés d’approvisionnement en électricité risquent de se produire dès 2014, soit dès avant le début de la fermeture programmée des premières centrales nucléaires belges.

Dans un communiqué, Agoria se félicite du fait que ce rapport “soulève le problème de l’approvisionnement énergétique et des pénuries d’électricité qui guettent notre pays. Ce n’est pas étonnant lorsqu’on sait que plusieurs projets d’investissement ne parviennent pas à être lancés !”

La fédération de l’industrie technologique cite notamment des projets de centrales à Evergem, Navagne-Visé, Manage, Genk, Beringen et au port d’Anvers. A lui seul, le projet d’Evergem représente un investissement de 1,2 milliard d’euros et peut fournir de l’emploi à 1.200 personnes durant la seule phase de construction.

Agoria, qui craint dès lors qu’une pénurie d’électricité menace la Belgique dans les années à venir, demande au gouvernement fédéral “d’élaborer une politique énergétique claire et de trancher, notamment dans le dossier de l’énergie nucléaire”.

Trends.be

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