Japon : “La tragédie coûtera cher mais la croissance devrait rebondir !”

© Reuters

La facture de la double catastrophe qui a frappé le Japon, le 11 mars, pourrait atteindre 235 milliards de dollars à l’Archipel, soit 4 % de sa production nationale. La croissance devrait toutefois reprendre “quand les efforts de reconstruction s’accéléreront”, selon la Banque mondiale.

Le séisme et le tsunami du 11 mars pourraient coûter au Japon jusqu’à 4 % de sa production nationale, mais la reconstruction, qui pourrait durer cinq ans, devrait aider à la relance de l’économie, a estimé la Banque mondiale lundi, après qu’un analyste d’ING eut souligné, la semaine dernière, les conséquences potentiellement positives de la catastrophe pour l’économie du Japon, qui “n’est plus un moteur de croissance de l’économie mondiale”.

Les deux catastrophes qui ont frappé l’archipel voici 10 jours devraient coûter à l’économie japonaise entre 122 milliards et 235 milliards de dollars (86 milliards à 165 milliards d’euros), soit entre 2,5 % et 4 % de son PIB, selon le dernier rapport de la Banque sur l’économie de l’Asie de l’Est et du Pacifique publié lundi.

“Si l’on se base sur l’expérience passée, la croissance réelle du PIB sera affectée négativement à la mi-2011”, indique ce rapport, mais la croissance devrait reprendre dans les trimestres suivants, “quand les efforts de reconstruction, qui pourraient durer cinq ans, s’accéléreront”.

Yen : les investisseurs semblent hésiter à racheter la devise nippone

Après une croissance soutenue de plusieurs trimestres depuis la fin de la récession de 2008-2009, le PIB japonais a baissé de 1,3% entre octobre et décembre 2010, en rythme annualisé. Avant le séisme, la plupart des économistes jugeaient qu’il devait rebondir au premier trimestre de 2011. Depuis la semaine dernière, le Japon se bat également pour éviter une catastrophe nucléaire majeure à la centrale de Fukushima, endommagée le 11 mars.

Cette cascade de catastrophes avait fait plonger la semaine dernière la Bourse de Tokyo de 10,22 % et la monnaie nippone s’était envolée. Lundi, alors que la Bourse de Tokyo était fermée pour cause de jour férié, le yen était en léger repli face au dollar et à l’euro dans les premiers échanges en Asie.

Des investisseurs semblaient hésiter à racheter la devise nippone après l’intervention concertée des banques centrales des pays riches du G7, vendredi, qui a ramené le dollar au-dessus de 80 yens, alors que le billet vert était tombé mercredi à son plus faible niveau face à la devise nippone depuis la Seconde Guerre mondiale, à 76,36 yens.

Séisme au Japon : “Dans l’immédiat, l’impact le plus important sera en termes de commerce et de finance”

Selon Vikram Nehru, économiste à la Banque mondiale, les catastrophes japonaises pourraient également avoir un impact sur le reste de l’Asie, même s’il est trop tôt pour en estimer le coût. “Dans l’avenir immédiat, l’impact le plus important sera en termes de commerce et de finance”, a-t-il ajouté.

Si le séisme de 1995 à Kobe avait conduit à un ralentissement du commerce japonais pendant quelques trimestres, les importations étaient, un an plus tard, revenues à la normale et les exportations avaient atteint 85 % de leur niveau d’avant la secousse.

“Cette fois-ci, cependant, la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique, pourrait continuer à poser des problèmes” après un an, a noté la Banque.

De grands groupes comme les géants Toyota et Sony ont suspendu leur production sur de nombreux sites après le séisme. Quelques firmes ont, depuis, partiellement redémarré leur activité. Dans ce contexte, la branche sud-coréenne de General Motors, GM Korea, prévoit de réduire sa production, cette semaine au moins, en prévision d’un possible manque de pièces détachées en provenance du Japon.

Les prix des puces électroniques, dont le Japon assure 36 % de la production mondiale, ont d’autre part augmenté de 20 % dans certaines catégories, selon la Banque mondiale.

Selon l’organisme international, le commerce du reste de l’Asie de l’Est avec le Japon représentait 9 % du commerce extérieur de la région ces cinq dernières années. Les exportations de la région pourraient ainsi ralentir de 0,75 % à 1,5 % si le PIB japonais baissait de 0,25 % à 0,5 %.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content