Et si la Grèce sortait vraiment de l’Euro ?

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La possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro n’est pas un scénario neuf… Cela fait même près de trois ans qu’il revient régulièrement sur le tapis.

Déjà qualifiée en 2012 de “gérable” mais pas “souhaitable” par Jean-Claude Junckers, une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro serait surtout une première.

Jean-Claude Junckers soutenait même à l’époque, un avis partagé également par Philipp Roesler vice-chancelier allemand et ministre de l’Economie et Christian Noyer gouverneur de la Banque de France, que cette sortie serait possible, et ce sans même (trop ?) déstabiliser l’euro.

Une sortie qui serait gérable, parce que les banques et le secteur privé ont considérablement réduit leur exposition vis-à-vis de la Grèce depuis la crise grecque. Certes le séisme de la perte des capitaux prêtés, et des intérêts qui y étaient liés, ont bien entendu plomber les comptes des banques et fait chuter leur cours en Bourse, mais cela date maintenant d’il y a deux ans… la plus grande partie de ce séisme financier a donc été absorbée et l’exposition diminuée par mesure de prudence.

Vraiment sans risque?

Mais cet avis n’est pas partagé par tous. Ewald Nowotny, gouverneur de l’OeNB, la banque centrale autrichienne, déclarait de son côté en 2012 que la sortie de la Grèce de la zone euro constituerait un “choc massif” qui plongerait l’union monétaire dans l’incertitude la plus totale. Ce choc ne viendrait pas tant de la sortie proprement dite que des conséquences liées à cette sortie. En effet, une fois livrée à elle-même, est-ce que la Grèce sera encore en mesure de rembourser ses dettes ? Or les Etats membres ont prêté des sommes importantes à ce pays et un non-remboursement de ces dettes secouerait fortement les économies de ces pays.

Une première !

De plus, comme mentionnée plus haut, une sortie de la Grèce de la zone euro serait… une première ! Il est donc impossible de prévoir à 100% ce qui se passera.

Les économistes redoutent toujours un effet de ” contagion” sur les marchés. Des pays comme l’Espagne et le Portugal restent “fragiles”, sans parler de l’Italie… “A partir du moment où l’on montre qu’un pays peut sortir, on s’expose à des risques très élevés”, soulignait l’économiste Elie Cohen.

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