Droits de douane sur l’acier et l’aluminium: les mesures de sauvegarde européennes entrent en vigueur

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C’est ce jeudi qu’entreront en vigueur les mesures de sauvegarde européennes consécutives à la hausse des droits de douane américains sur les importations d’acier et d’aluminium, qui constituent l’un des trois volets de la réponse européenne à la décision du président américain Donald Trump, a annoncé mercredi la Commission européenne.

Ces mesures de sauvegarde visent à contenir un effet secondaire du relèvement des tarifs américains: des produits exportés par des pays tiers qui ne trouvent plus acquéreurs sur le marché américain parce que devenus trop coûteux risquent en effet d’être redirigés sur le marché européen. “Les tarifs américains sur les produits en acier provoquent des distorsions de marché, qui peuvent causer un sérieux dommage aux sidérurgistes européens et à leurs travailleurs”, explique la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dans un communiqué.

Selon elle, “nous n’avons pas d’autre choix que d’instaurer des mesures provisoires de sauvegarde pour protéger notre industrie intérieure contre une hausse des importations”. Pour la libérale suédoise, qui répète à l’envi l’opposition de la Commission à tout protectionnisme, ces mesures n’empêchent pas le marché européen de rester ouvert. Les flux commerciaux traditionnels seront maintenus, estime-t-elle.

“Je suis convaincue qu’il faut trouver le juste équilibre entre l’intérêt des producteurs de l’UE et celui des consommateurs d’acier, comme l’industrie automobile ou le secteur de la construction, qui dépendent des importations”, ajoute-t-elle. La Commission poursuit aussi son contrôle des importations d’acier en vue de prendre une décision définitive en début d’année prochaine. En attendant, les mesures provisoires toucheront 23 catégories de produits pour lesquelles la Commission a déjà observé une hausse des importations ces dernières années.

Des droits de 25% – un taux calculé sur base de constats et de prévisions – y seront appliqués si les quantités importées dépassent la moyenne des trois dernières années. Le quota sera défini sur base du principe “premier arrivé, premier servi”, de sorte qu’il ne pénalise pas un pays exportateur en particulier. Tous les pays sont concernés, à l’exception de certains pays en développement qui exportent peu vers l’UE (moins de 3% du total des importations).

Les pays de l’Espace économique européen (Norvège, Islande et Liechtenstein) en sont aussi exemptés. Ces mesures de sauvegarde, dont l’UE affirme qu’elles respectent les règles de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), sont l’un des volets de la réponse européenne à la hausse tarifaire que le président américain Donald Trump justifie par des motifs sécuritaires, ce que contestent les Européens et d’autres puissances commerciales elles aussi frappées. Les deux autres volets concernent les contre-mesures – des hausses de tarifs douaniers sur une liste de produits américains entrant sur le marché européen – et une action juridique intentée par l’UE devant l’OMC.

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