Dijsselbloem: “Nous allons rencontrer des problèmes, mais nous serons capables de les résoudre”

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“Cela ne va pas être facile”, a prévenu vendredi Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, au sujet des négociations sur un 3e plan d’aide internationale à la Grèce, qui auront lieu dans les prochaines semaines.

“Nous sommes certains de rencontrer des problèmes dans les années à venir. Mais je crois que nous serons capables de les résoudre”, a ajouté Dijsselbloem dans un communiqué.

La Grèce bénéficie désormais d’un ballon d’oxygène, grâce au prêt d’urgence de 7,16 milliards d’euros accordé vendredi par l’Union européenne et qui doit parvenir au pays avant lundi. Cette somme vient à point pour que la Grèce puisse rembourser 4,2 milliards d’euros à la BCE, remboursement qui arrive à échéance lundi, justement. Les arriérés de paiement de la Grèce vis-à-vis du FMI, pour un total de deux milliards d’euros, seront également comblés grâce à cette somme. Mais elle ne permettra pas au pays de faire face à une autre importante échéance, vis-à-vis de la BCE, le 20 août.

“Nous avons assez de temps pour parvenir à un accord avant la deuxième quinzaine d’août. J’espère qu’il en sera ainsi, l’argent (du plan) sera alors disponible et il ne sera plus question d’une aide à court terme”, a affirmé Valdis Dombrovskis, commissaire européen chargé de l’euro, vendredi devant la presse. “Nous devons à présent nous concentrer sur les efforts pour parvenir rapidement à un accord sur le programme”, a-t-il poursuivi.

Le prêt d’urgence de plus de 7 milliards, qui doit permettre à la Grèce de se maintenir la tête hors de l’eau durant les négociations pour un tel plan d’aide à long terme, est un “financement transitoire” soutenu par les 28 Etats membres de l’UE, donc également ceux qui ne font pas partie de la zone euro. Un fonds communautaire créé en 2010, le FESM, va en fait être réactivé. Plusieurs pays non-membres de la monnaie unique ont toutefois exigé des garanties en échange de leur accord pour ce prêt d’urgence. Un double mécanisme de sécurité a été mis en place. Le prêt sera garanti par les intérêts réalisés par le programme de rachat de titres grecs par la BCE baptisé SMP (Security Market Program). De plus, si la Grèce n’honore pas ses remboursements, il existe la possibilité de récupérer l’argent sur la part grecque du budget de l’Union.

Bundestag

La zone euro s’apprête en effet à entamer les négociations sur une aide massive à long terme pour la Grèce, après l’aval du parlement allemand et le déblocage de fonds par l’UE pour les besoins financiers les plus pressants.

Les députés du Bundestag ont donné leur feu vert au lancement des négociations pour un troisième programme d’aide à la Grèce de plus de 80 milliards d’euros, répondant à la demande de la chancelière Angela Merkel d’éviter “le chaos”. Le parlement autrichien, réuni lui aussi en session extraordinaire, a fait de même.

Ces derniers obstacle levés, le fonds européen MES, qui fournira à terme les nouveaux milliards à Athènes, a formellement approuvé “la décision de principe d’apporter un soutien à la Grèce sous forme d’un programme de crédits”. Celle-ci avait été prise lundi à Bruxelles au terme de tractations dramatiques.

Reste maintenant à Athènes et ses partenaires européens à se mettre d’accord dans les semaines qui viennent – idéalement avant le 20 août, prochaine grosse échéance financière pour Athènes – sur les contours et les modalités de cette aide, ce qui ne sera pas une mince affaire avec des discussions qui s’annoncent tendues sur la dette.

Cette “dernière chance” accordée à la Grèce ne marchera que si “les Grecs mobilisent toutes leurs forces”, a d’ores et déjà prévenu, devant le Bundestag, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble.

Un des principaux points d’achoppement des discussions à venir sera l’allègement de la colossale dette grecque de plus de 300 milliards d’euros (180% du PIB). Réclamé par Athènes depuis le début, cet aménagement est aussi exigé par le Fonds monétaire international (FMI). La BCE les a rejoints sur le sujet jeudi.

Mais du côté de Berlin, l’opposition est toujours catégorique à une réduction de la valeur nominale de la dette. M.Schäuble a appelé vendredi à trouver une voie “réaliste”, sans effacement de la dette, qu’il juge contraire aux traités européens.

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