“Bon espoir pour un accord de libre-échange entre l’UE et l’Australie”

Didier Reynders © Belga

Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a entamé mercredi sa mission en Australie en prenant le pouls des relations commerciales entre la Belgique et l’île-continent. Il a recueilli lors d’une table ronde les commentaires des milieux d’affaires sur l’intérêt d’un accord de libre-échange entre l’UE et l’Australie.

Didier Reynders (MR) a participé à une table ronde mercredi matin réunissant des entreprises belges actives en Australie, le conseil australien de l’exportation (Export Council of Australia) et le conseil d’affaires australo-européennes (European Australian Business Council – EABC).

Le ministre a ouvert l’événement en soulignant que la balance commerciale pour les biens était positive pour la Belgique. “L’Australie est loin, mais nous avons de bonnes relations depuis des années, nous avons bon espoir pour les négociations en vue d’un accord de libre-échange entre l’UE et l’Australie”, a-t-il affirmé. En novembre dernier, les leaders européens et australien se sont en effet engagés à entamer des travaux en vue de l’ ouverture de négociations commerciales. Le ministre Reynders a évoqué la possibilité qu’un mandat de négociation européen soit délivré dans le premier trimestre de l’année, assurant que la Belgique apporterait son soutien en la matière.

Le libéral a toutefois observé que l’exercice était complexe: “Si nous voulons commencer, nous devons convaincre, les PME principalement, car beaucoup d’actions sont entreprises contre la globalisation en ce moment”. “Il est facile de faire baisser les tarifs douaniers, mais il est plus complexe de convaincre que nous avançons dans la même direction, prouver que nous nous avons des standards similaires et la même intention de protection l’environnement et les avancées sociales”, a-t-il poursuivi.

L’approbation de l’accord commercial entre l’UE et le Canada (CETA) a notamment été l’objet de longs pourparlers à tous niveaux de pouvoir en octobre dernier en raison des réticences de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne.

“Après les évènements qu’on a connu avec le CETA et les discussions un peu difficiles parfois en Belgique sur le sujet, je crois que c’est important d’éclaircir le fait qu’on a tout intérêt à redévelopper un accord de libre-échange avec l’Australie. Mais en faisant comprendre dès le début que c’est intéressant pas seulement pour les multinationales ou les grandes entreprises mais aussi pour les PME”, a détaillé à Belga le ministre.

Pour le directeur de l’EABC, Jason Collin, le potentiel commercial entre l’UE et l’Australie ne fait aucun doute. “Un accord de libre-échange est évidemment important pour puiser dans ce potentiel”, a-t-il déclaré citant l’accès au marché agricole comme secteur d’intérêt. “La tâche est importante pour convaincre tous les Etats membres de l’UE d’approuver un mandat de négociation, or il y a bien plus à gagner en lançant le processus qu’en se concentrant sur certains domaines”, a-t-il encouragé.

Le secrétaire commercial de l’AWEX à Sydney, Vincent Swinnen, a noté l’importance de dégager un accord commercial pour harmoniser les standards et faciliter la certification. Particulièrement pour la machinerie, les solutions de traitement de l’eau et l’alimentation qui sont des marchés importants pour les entreprises belges actives en Australie, a-t-il pointé.

Des représentants des sociétés Sofico (logiciels), Schréder (luminaires), Barco (matériel vidéo), Puratos (chocolat et alimentation) entre autres ont participé à la table ronde organisée dans les locaux de PNB Paribas à Sydney. Le commerce bilatéral de biens entre la Belgique et l’Australie était de 2,035 milliards d’euros en 2015. L’Australie était le 32e pays d’exports pour la Belgique, tandis que la Belgique était le 26e pays fournisseur pour l’Australie. Les principales exportations belges vers l’Australie sont les produits pharmaceutiques et chimiques (45,6%), les machines et appareils (15,6%), le matériel de transport (9,7%) et les appareils optiques (8,4%). A l’échelle européenne, l’Australie est le 20e partenaire économique de l’UE, mais l’Union se hisse comme troisième partenaire économique de l’île-continent, après la Chine et le Japon. Le commerce de biens entre les deux entités était de 41,21 milliards d’euros en 2015.

M. Reynders rencontrera en cours de journée son homologue australienne, Julie Bishop, ainsi que le ministre des Finances australien, Mathias Cormann, d’origine belge, durant un déjeuner de travail. Il s’entretiendra aussi en soirée avec le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, durant une réception informelle.

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