Accord interprofessionnel: quelle sera, au final, l’augmentation salariale réelle ?

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L’accord interprofessionnel 2017-2018 sera officiellement signé par les partenaires sociaux ce jeudi, au siège de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). Felipe Van Keirsbilck, le président de la CNE, la Centrale des Employés Chrétiens, a donné son avis sur cet accord sur les ondes de la RTBF et notamment sur l’impact réel de l’augmentation salariale.

L’accord interprofessionnel 2017-2018, conclu le 11 janvier dernier, sera officiellement signé par les partenaires sociaux ce jeudi, à 11h00, au siège de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), a indiqué cette dernière mercredi.

L’accord conclu prévoit notamment la possibilité d’une hausse salariale de 1,1%, hors indexation et augmentations barémiques pour les années 2017 et 2018. Il a été approuvé tant par les fédérations patronales que par les 3 syndicats. La balle est donc désormais dans le camp du gouvernement qui doit déterminer s’il appliquera la totalité du texte.

Le 12 janvier dernier, Charles Michel avait expliqué que les implications budgétaires de ce “bon” accord allaient être examinées avant qu’il ne soit éventuellement avalisé. “Nous nous réjouissons qu’un accord ait été conclu au sein du Groupe des 10 sur des sujets extrêmement importants”, avait-il alors déclaré.

Ce mercredi matin, Felipe Van Keirsbilck, le président de la CNE, la Centrale des Employés Chrétiens, était l’invité de l’émission Matin Première de la RTBF. Il a donné son avis sur cet accord interprofessionnel et notamment sur l’augmentation salariale négociée. “C’est un accord très chiche. Ce n’est pas un accord qui mérite qu’on crie victoire. Pour l’instant, ce sont des accords de résistances. Je ne suis pas du tout heureux d’un accord à 1,1%”, a-t-il fait savoir.

“Un accord très chiche”

Car la CNE plaidait en effet, avant la concertation avec le groupe des 10, plutôt pour une augmentation de l’ordre de 3%. “Ce chiffre n’était pas pris au hasard”, a développé Felipe Van Keirsbilck, qui ajoute: “Le gouvernement nous a pris 2% avec le saut d’index, 1,5% avec le tax-shift. Nous disions et nous pensons toujours qu’il y a un espace pour ces 3%, mais le gouvernement fait ce que veut le patronat. Nous sommes d’accord, il y a une forte compétitivité dans certains secteurs mais on ne peut faire croire à personne que dans l’Horeca par exemple, comme dans de nombreux secteurs, l’activité serait affaiblie si les gens gagnaient un peu plus d’argent.”

Quelle est l’augmentation salariale réelle ?

Felipe Van Keirsbilck explique sur les ondes de la radio publique l’impact réel que représente cette augmentation des salaires. “Concrètement, prenons une personnes qui a un bon net…disons 2000€ par mois. Avec 1,1%, le net augmenterait de 21 euros par mois. Et sans cette maudite loi zéro salaire que le gouvernement durcit maintenant, ça aurait pu être de 50, 60 euros par exemple. En plus de ça, les salaires suivront l’indexation, donc sur l’espace des deux années, ça fera certainement une centaine d’euros”, détaille le syndicaliste.

Par ailleurs, la barrière est bloquée à 1,1% sur les deux années, rien de plus. Cependant il existe quelques rares exceptions. “On ne peut pas aller au-delà de 1,1%, sauf pour certaines augmentations qui ne sont pas concernées par la norme. Par exemple des injustices historiques comme le fait que les femmes soient moins payées que les hommes. Là, le tout peut s’ajouter. Mais la première étape reste d’obtenir les 1,1%”, a encore argumenté le président de la CNE.

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