Luc Coene, le 6e ministre libéral de Di Rupo Ier ?

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“Beaucoup de bruit pour rien” : c’est ainsi que le Premier ministre a évacué la polémique autour du patron de la BNB, qui lui a transmis un rapport sur l’indexation des salaires sans l’aval de son comité de direction. Elio Di Rupo réaffirme au passage son attachement à l’indexatoin… et reparle de maîtrise des prix.

Il n’y a pas de polémique au sujet du rôle de la Banque nationale de Belgique et du gouverneur Luc Coene, a assuré le Premier ministre, Elio Di Rupo, jeudi à la Chambre. Celui-ci répondait ainsi à une série de questions relatives au système d’indexation des salaires… dont certaines faisaient aussi allusion aux informations relatives à la transmission au gouvernement, par le gouverneur de la BNB, d’un rapport sur ce système qui n’aurait pas l’approbation du comité de direction de la Banque nationale.

Il n’y a pas de polémique à ce propos, a assuré Elio Di Rupo : “Avec élégance et sérieux, le gouverneur m’a transmis un rapport informel que j’ai soumis au comité ministériel restreint. En accord avec le gouverneur et après un contact préalable avec lui, il a été convenu qu’il était utile de poursuivre l’étude. La BNB agit en toute indépendance et fait les analyses qu’elle souhaite. Beaucoup de bruit pour rien !”

Indexation des salaires et maîtrise des prix au menu du gouvernement

Pour ce qui concerne le système d’indexation lui-même, le Premier ministre a rappelé que, selon une étude de l’OCDE, les prix des biens de consommation courante sont 8 % plus chers chez nous qu’en Allemagne, et 5 % plus chers qu’aux Pays-Bas. De plus, l’électricité est 67 % plus chère chez nous qu’en France, et 25 % plus chère qu’aux Pays-Bas.

Toujours selon l’OCDE, la Belgique offre toutefois des services publics plus accessibles qu’ailleurs. “C’est une évidence : l’augmentation des prix a un impact direct sur le pouvoir d’achat des Belges et sur la compétitivité des entreprises”, a encore dit Elio Di Rupo.

Le Premier ministre a ensuite rappelé les termes de l’accord de gouvernement qui, selon lui, sont clairs : il prévoit le maintien du mécanisme d’indexation automatique des salaires et des allocations “tant pour soutenir la consommation que pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens”.

L’accord de gouvernement prévoit également “une politique de concurrence ambitieuse centrée sur les secteurs-clés de notre économie” et qu’une maîtrise effective des prix sera mise en place, “dans le but de soutenir la croissance, d’enrayer les pressions inflationnistes et d’améliorer la compétitivité de nos entreprises”.

Le gouvernement “veut avancer au plus vite sur ces dossiers importants”, insiste Elio Di Rupo, qui rappelle que le ministre de l’Economie, Johan Vande Lanotte, et le secrétaire d’Etat à l’Energie, Melchior Wathelet, “ont préparé des textes avec des mesures fortes et ambitieuses pour assurer une meilleure maîtrise de la hausse des prix de l’énergie”.

“Le gouvernement discutera de ces mesures dans les prochaines semaines”, a encore indiqué le Premier minsitre.

Indexation des salaires : à réformer ?

Dans leurs questions, Karine Lallieux (PS) et Meryame Kitir (sp.a) ont rappelé l’attachement de leur parti respectif au système d’indexation.

Raf Terwingen (CD&V) a quant à lui souligné que l’accord de gouvernment prévoit certes le maintien du système d’indexation automatique, mais que cela ne signifie pas qu’on ne peut pas le réformer.

Wouter De Vriendt (Groen) s’est, lui, interrogé sur l’attitude du gouverneur Luc Coene qu’il a qualifié de “sixième ministre libéral du gouvernement”.

Trends.be, avec Belga

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