Le carnet d’adresses de Jean-Claude Marcourt

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Fort de ses années passées comme chef de cabinet de grandes pointures socialistes, le ministre wallon de l’Economie s’est tissé un solide réseau polychrome où le rouge reste malgré tout la couleur dominante.

Certains n’y vont pas par quatre chemins : “Pour détailler le réseau complet de Jean-Claude Marcourt, il faudrait un numéro complet de Trends-Tendances !”, s’exclame un ami proche du ministre wallon de l’Economie. Le message est clair : celui qui fut chef de cabinet des anciens ministres Guy Mathot, Bernard Anselme, Jean-Claude Van Cauwenberghe, Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx dans les années 1990 et 2000 connaît beaucoup, beaucoup de monde – vraiment – et il reconnaît d’ailleurs lui-même que l’exercice qui consiste à mettre en évidence l’une ou l’autre personnalité de son épais carnet d’adresses est tout bonnement fastidieux. Bref, que les plus narcissiques se rassurent : s’ils sont proches de Jean-Claude Marcourt et qu’ils ne figurent pas dans cette étroite galerie de portraits, c’est peut-être, sans doute, par manque de place, tout simplement.

Un réseau “pavlovien”

Assurément pluriel, le réseau du ministre wallon de l’Economie s’est évidemment forgé au fil de son parcours professionnel, d’abord au coeur du barreau de Liège où il a débuté comme avocat en 1979 et, surtout, au sein des différents cabinets ministériels où les matières traitées s’étiraient des Affaires intérieures aux Télécommunications, en passant par la Fonction Publique, le Budget, l’Emploi, les Finances et, bien sûr, la Justice. “La notion de réseau est indispensable à la vie et totalement liée au phénomène de la fonction, commente Jean-Claude Marcourt. Aujourd’hui, je la vis de manière pavlovienne car il s’agit avant tout d’obtenir la bonne info au bon moment. Dans la crise de la dioxine, par exemple, nous avons ainsi réussi à mettre rapidement sur pied un réseau d’experts capables de répondre très vite aux questions les plus pointues. Et donc, au fil du temps, les réseaux s’enrichissent et se complètent, inévitablement.”

Si, contrairement à certains de ses collègues, le ministre wallon de l’Economie affirme ne pas avoir de mentor dans son répertoire de gens influents, il reconnaît toutefois que c’est un militant discret, aujourd’hui décédé, qui lui a mis finalement le pied à l’étrier de la politique. Ancien travailleur chez Cockerill, Armand Pickman était échevin PS à Ans et joua en effet un rôle essentiel dans l’engagement de Jean-Claude Marcourt qui cite aujourd’hui volontiers “ses” ministres comme personnes de référence dans les rangs socialistes, à savoir Elio Di Rupo et Laurette Onkelinx dont il fut respectivement le chef de cabinet pendant deux et cinq ans. “J’ai gardé avec eux une relation particulière, confie- t-il. Ils peuvent m’appeler à n’importe quel moment, je décrocherai.” Et “son” ancien autre ministre Jean-Claude Van Cauwenberghe, désormais tombé en disgrâce ? “C’est pareil, enchaîne-t-il. Je garde de bons souvenirs et un profond respect pour lui. Et même si la vie nous éloigne, il n’empêche que l’affection reste. Je répondrai toujours présent.”

A droite aussi

Profondément socialiste, l’homme n’a pas pour autant fermé la porte à la droite – que du contraire – où il a tissé d’excellentes relations tant avec certains grands patrons qu’avec des hommes politiques parmi lesquels il cite volontiers Louis et Charles Michel, Daniel Bacquelaine et Guy Verhofstadt, actuel chef de groupe libéral au Parlement européen. De l’autre côté de la frontière linguistique, Jean-Claude Marcourt avoue aussi être proche de Johan Vande Lanotte et de Frank Vandenbroucke au SP.a, sans oublier le Premier ministre démissionnaire Yves Leterme au CD&V.

Viscéralement attaché à Liège et à son club de foot – “le Standard est très important dans ma vie”, affirme-t-il -, le ministre wallon de l’Economie a également noué des liens dans les sphères artistiques de la Cité ardente. Michel Antaki, responsable de l’ancien Cirque divers et directeur de l’asbl D’une Certaine Gaieté, fait partie de ses amis. Stefano Mazzonis, directeur de l’Opéra Royal de Wallonie, et Claude Fafchamps, directeur général de la compagnie théâtrale Arsenic, occupent aussi une place de choix dans son réseau culturel, au même titre que les “plus lointains” Laurent Busine et Philippe Reynaert, respectivement directeurs du MAC’s au Grand-Hornu et de Wallimage à Mons. Pluriel, on vous dit.

SON CERCLE “HISTORIQUE”

Ce sont les fidèles parmi les fidèles : quelques proches qui l’ont accompagné au fil de sa carrière comme le bourgmestre de Wanze Claude Parmentier, la députée fédérale Marie-Claire Lambert (également présidente du CA du CHR de la Citadelle de Liège), le président du comité de direction de la SRIW Olivier Vanderijst et la directrice de l’Institut Emile Vandervelde Anne Poutrain.

LES ANCIENS “CHEFS CAB”

Tout au long des années 1990 où il officiait comme chef de cabinet, Jean-Claude Marcourt a tissé des liens précieux avec d’autres “chefs cab” qui ont, eux aussi, bien mené leur barque : le gouverneur de la Banque nationale de Belgique Luc Coene, l’administrateur délégué de la SNCB-Holding Jannie Haek et le président du comité de direction du Service public fédéral Finances Hans D’Hondt.

LA “STANDARD CONNECTION”

Grand amateur de football en général et des Rouches en particulier, le ministre a ses entrées à Sclessin où il côtoie volontiers Lucien D’Onofrio, vice-président et administrateur délégué du club, mais aussi l’ancien gouverneur de la BNB Guy Quaden, l’Ecolo Jean-Michel Javaux et l’ancien gardien de but Michel Preud’homme, entraîneur du FC Twente. Il est aussi très proche du Standardman Axel Witsel.

SES AMIS “RÉVOLUTIONNAIRES”

Aucune malice dans cet intitulé : Jean-Claude Marcourt compte trois vrais amis avec qui il aime volontiers refaire le monde, si possible autour d’une bonne table : l’administrateur général de la RTBF Jean-Paul Philippot, le secrétaire général de l’Union nationale des Mutualités socialistes Jean-Pascal Labille et l’ancien administrateur délégué d’Electrabel Jean-Pierre Hansen.

SES RELAIS SOCIO-ÉCONOMIQUES

Au c£ur des syndicats, Jean-Claude Marcourt peut compter sur Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, et Claude Rollin, secrétaire général de la CSC. Au niveau patronal, il entretient de très bons rapports avec le président du Voka Luc De Bruyckere, le nouveau président de la FEB Pierre Alain De Smedt, le président de l’UWE Jean-Pierre Delwart et la présidente de l’Union des classes moyennes Marie-Anne Belfroid-Ronveaux.

Frédéric Brébant

Jean-Claude Marcourt en 5 dates-clés

1956. Naissance à Awans.

1979. Licencié en droit de l’Université de Liège, il devient avocat au barreau de la Cité ardente.

1992. Il entame un long parcours de chef de cabinet des ministres Guy Mathot (1992-1994), Bernard Anselme (1994-1995), Jean-Claude Van Cauwenberghe (1995-1997), Elio di Rupo (1998-1999) et Laurette Onkelinx (1999-2004).

2004. Ministre wallon de l’Economie et de l’Emploi.

2009. Ministre wallon de l’Economie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles.

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