Le business en or massif de Dora l’exploratrice

Vedette de son propre spectacle au Casino de Paris, l’amie des enfants fête ses 10 ans. L’héroïne des dessins animés de Viacom génère un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros par an. Décryptage d’un véritable “écosystème Dora”.

Laurent Taieb, vice-président de la chaîne Nickelodéon, peut souffler. Malgré les grèves, les camions qui livrent les “produits Dora” ne sont pas bloqués sur les routes. La plus célèbre des exploratrices peut donc s’installer sans trop de retard dans les rayons des magasins. L’enjeu est de taille : Noël approche et Dora a 10 ans.

Une ancienneté qui n’émousse en rien sa popularité et sa rentabilité. Dora, dont les droits appartiennent au groupe Viacom, génère (produits dérivés inclus) un chiffre d’affaire de 5 milliards d’euros. Une manne exceptionnelle à laquelle les petits Français contribuent avec ardeur.

Les aventures de Dora (112 épisodes à ce jour), diffusées sur TF1 et sur Nickelodéon, peuvent générer 35,4 % de parts de marché sur les 4-10ans. “Pour notre coeur de cible, à savoir les enfants de 2 à 5 ans, la proportion est sans doute encore plus élevée”, estime Laurent Taieb. De son côté, Albin Michel Jeunesse aurait déjà vendu plus de 12 millions d’albums mettant en scène les aventures de la petite fille. En d’autres termes, il se vend en moyenne 4,5 livres Dora par minute dans l’Hexagone ! Et depuis le 27 octobre, elle est l’héroïne d’un spectacle musical au casino de Paris, Dora l’exploratrice et la cité des jouets perdus.

Les raisons de ce succès sont toujours les mêmes qu’il y a 10 ans. Dora est l’une des seules séries animées interactives pour les tout petits. Elle permet d’apprendre à compter, à parler anglais. Sa structure, fondée sur des répétitions, est particulièrement adaptée aux enfants de maternelle. Mais depuis peu, Dora bénéficie d’un nouvel allié : la démographie. En France, 800.000 enfants entrent chaque année dans la tranche d’âge cible, calcule Laurent Taieb.

Viacom veille à ne pas laisser dormir cette licence juteuse, en abreuvant le marché de produits dérivés : vêtements, jeux vidéo, accessoires, etc. En tout, plus de 1.000 références. Viacom fournit même deux ou trois chartes graphiques par saison à ses distributeurs pour que chaque enseigne puisse proposer des lignes de vêtements exclusives.

Dora est également présente sur l’Internet où elle dispose de sa chaîne de télé. Une application de coloriage sur mobile devrait voir le jour prochainement. Dora est aussi la vedette de son propre spectacle au Casino de Paris et devrait parader dans les stations de ski cet hiver. “Nous sommes en train de créer un véritable écosystème”, résume Thierry Cammas, président gérant de MTV Network France. De quoi durer 10 ans de plus ?

L’Expansion.com

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