DSK joue sa libération sous caution devant un juge

© REUTERS/Allison

Inculpé d’agression sexuelle à New York, Dominique Strauss-Kahn comparaîtra devant un juge lundi à 16h30 heure de Bruxelles pour déterminer s’il peut être mis en liberté sous caution.

Dominique Strauss-Kahn est sorti menotté lundi matin d’une garde à vue de plus de trente heures au commissariat de Harlem, après avoir été inculpé d’agression sexuelle et de tentative de viol sur une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York. Il a été conduit à une destination inconnue.

M. Strauss-Kahn “a l’intention de se défendre vigoureusement contre les accusations et il dément toute mauvaise conduite”, a déclaré un de ses avocats, Benjamin Brafman, devant le tribunal du sud de Manhattan où son client devrait comparaître en audience préliminaire, ce lundi à 10 h 30, heure locale (16 h 30 à Bruxelles).

“Ce sera au juge” de décider ensuite si M. Strauss-Kahn peut être libéré sous caution, et à quelles conditions, a expliqué un porte-parole de la police de New York, John Grimpel. Celui-ci a précisé que le patron du FMI ne pouvait se prévaloir d’aucune immunité diplomatique dans cette affaire. Cette comparution, prévue dimanche, a été reportée à lundi matin afin de permettre aux enquêteurs d’effectuer de nouveaux tests, a indiqué un autre avocat de DSK, William Taylor.

L’avocat a précisé que “(son) client avait, de son plein gré, accepté de nouvelles analyses”. M. Strauss-Kahn “est fatigué, mais il va bien”, a ajouté Me Taylor. La police de New York a de son côté obtenu un nouveau mandat pour examiner les vêtements du patron du FMI, à la recherche de nouvelles traces d’ADN, sur “des cheveux, du sperme”, et souhaite vérifier si M. Strauss-Kahn présente des traces de griffures.

Face à la situation périlleuse dans laquelle se trouve son directeur, le FMI a annoncé dimanche soir avoir repoussé à lundi la réunion informelle de son Conseil d’administration consacrée à l’affaire. La situation “n’est pas simple”, a confié une source proche de l’institution.

Les faits dont est accusé M. Strauss-Kahn se seraient produits samedi en milieu de journée à l’hôtel Sofitel situé près de Times Square.

La victime présumée a formellement désigné dimanche après-midi le patron du FMI comme son agresseur parmi un groupes d’hommes lors d’une séance d’identification au commissariat. Selon le New York Times, la femme est d’origine africaine et a une fille d’une dizaine d’années.

Un porte-parole de la police a indiqué à l’AFP que la victime était entrée dans la suite 2806, croyant qu’elle était vide pendant que DSK prenait une douche. “Il s’est approché d’elle par derrière et l’a touché de manière inconvenante. Il l’a forcée à accomplir un acte sexuel”, a affirmé le porte-parole.

Information nouvelle, il semble que Dominique Strauss-Kahn ait fourni lui-même les renseignements qui ont permis à la police de l’interpeller à l’aéroport Kennedy de New York en appelant son hôtel pour qu’on lui fasse porter un téléphone portable qu’il avait oublié. Jusqu’alors, la police n’avait évoqué ce téléphone et les quelques affaires oubliées que comme indices d’une fuite précipitée.

L’arrestation de DSK provoquait lundi de premières conséquences sur le plan économique: l’euro était en baisse dans la matinée sur les marchés des changes en Asie, les investisseurs craignant que la situation de DSK ne complique les efforts pour régler la crise de la dette en zone euro.

Le patron du FMI ne participera pas lundi à Bruxelles à une réunion importante sur la Grèce des ministres des Finances de la zone euro. Il sera remplacé par une directrice générale adjointe chargée de l’Europe, Nemat Shafik, a annoncé à Washington l’institution. “Pendant quelques jours au moins, le marché va craindre une paralysie de la direction au FMI”, a déclaré à Dow Jones Newswires Gareth Berry, analyste sur les devises chez UBS.

Trends.be avec L’Expansion.com

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