Candidat n° 6 : Alain Wirtz

Portrait du 6e candidat au titre de Manager de l’Année 2010.

Fonctions. Administrateur délégué de Zetes.

Age. 49 ans.

Ses atouts aux yeux du jury. Pour les Grecs de l’Antiquité, Zetes est le nom d’un vent favorable qui, toujours, ramène les marins au port. Chez nous, ce nom désigne une entreprise active depuis plus d’un quart de siècle dans deux grands domaines : d’une part, les solutions d’identification des biens (Goods ID) ; d’autre part, celles d’authentification des personnes (People ID). Et depuis sa naissance dans la cuisine d’une maison de maître située avenue Franklin Roosevelt, Zetes a connu une croissance tant organique que par le biais d’acquisitions. Son vrai démarrage a débuté en 1986 lorsqu’Alain Wirtz, qui surfait sur la vague du flux tendu, est parvenu à convaincre le groupe Colruyt d’abandonner la carte perforée au profit du code-barres. Depuis, la société est devenue paneuropéenne – avec quelque 800 employés – puisqu’elle possède des filiales dans 14 pays, dont 12 implantations en Europe.

Sa forte position dans la distribution alimentaire et sa vaste couverture géographique en Europe lui ont permis de bien résister à la crise. Sa présence en Afrique lui vaut aussi quelques beaux contrats, comme la livraison de 9.500 kits biométriques mobiles à la République Démocratique du Congo, dans le cadre des élections présidentielles de 2011.

Au niveau des acquisitions, la soif d’Alain Wirtz n’est pas étanchée. Il a ainsi mis la main sur Image ID fin 2009. D’avantage qu’une acquisition, le rachat à bon compte de cette société israélienne constitue avant tout une mainmise sur une technologie, le Visido, qui peut identifier des centaines de codes-barres en quelques secondes. Début 2010, il s’offrait 51 % des parts de NETWave, une société active de longue date sur le marché grec. Et voici quelques jours, le producteur bruxellois a repris les activités de l’entreprise néerlandaise PHI Data en faillite, histoire de renforcer ses équipes existantes aux Pays-Bas et d’y accroître sa présence géographique.

Ses défis pour 2011. Cherchant à étendre son portefeuille de solutions, Zetes s’est récemment positionnée dans le secteur pharmaceutique. Judicieux lorsque l’on sait que la traçabilité des médicaments est à l’agenda dans le secteur. Autre défi : l’intégration des rachats successifs pour faire de Zetes une entreprise pleinement intégrée.

Les arguments qui devraient vous convaincre. Le modèle d’entreprise dessiné par Alain Wirtz se révèle payant en temps de crise car si l’activité Goods ID est très liée à la conjoncture, l’activité People ID est, pour sa part, complètement acyclique. L’an dernier, Alain Wirtz a été élu personnalité ICT de l’année et son entreprise a été proclamée ambassadrice des Gazelles. Jamais deux sans trois ?

Ses principaux handicaps. Zetes enregistre 80 % de ses ventes dans les Goods ID et tente de réduire cette part et de dégager plus de rentrées dans le segment People ID. La société participe d’ailleurs à de nombreux appels d’offres dans ce domaine. On ne peut donc pas encore prédire l’évolution de ses affaires : il faudra d’abord attendre l’attribution des marchés. Quant à l’intégration du Visido dans le business plan de chaque entité de Zetes, elle ne s’est faite que cette année. Dès lors, il faudra patienter encore un peu avant de pouvoir mesurer les retombées de cette acquisition sur l’activité de cette entreprise cotée sur Euronext Bruxelles.

Valéry Halloy

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