Candidat n° 5 : Benoît Scheen

Portrait du 5e candidat au titre de Manager de l’Année 2010.

Fonction. Administrateur délégué de Mobistar.

Age. 44 ans.

Ses atouts aux yeux du jury. Il est le premier Belge à diriger Mobistar depuis sa création en 1995. Diplômé en sciences économiques et de gestion (FUNDP), il avait une feuille de route limpide à son arrivée à la tête de l’entreprise en 2008 : réinventer un modèle pour le deuxième groupe de téléphonie mobile en Belgique. Hâter les diversifications, accélérer les investissements dans le réseau, repositionner la société prise en étau entre Belgacom, VOO, KPN voire Telenet, développer une stratégie axée sur les technologies mobiles… Et face à un marché des télécoms mature, Benoît Scheen a repositionné Mobistar sur deux segments en croissance : l’Internet mobile et la TV digitale. Sous sa houlette, la filiale de France Télécom a franchi récemment la barre des quatre millions de clients. Rappelons enfin que l’ex-directeur de HP Belgique & Luxembourg est aussi celui qui a amené l’iPhone chez Mobistar.

Ses défis pour 2011. L’an dernier, à propos de la même nomination, nous évoquions le risque d’isolement que courait Mobistar sur le marché de la télévision. Depuis lors, Benoît Scheen a lancé en grande pompe sa Mobistar TV afin de se positionner sur le créneau et de jouer la carte de la convergence. Une fameuse gageure – le marché belge est déjà saturé d’offres télé – mais c’est nécessaire pour Mobistar.

Les arguments qui devraient vous convaincre. Négociateur habile apprécié par les syndicats, bilingue et accessible, ce patron longiligne originaire de la région de Verviers surfe sur le succès de l’Internet mobile. Mais ce n’est pas tout car dans son costume de “tueur de fixe”, il a enfin réussi à faire décoller les revenus du “machine to machine” (télémétrie, paiements mobiles, tracking et tracing). Après avoir acquis les activités business de KPN Belgique l’an dernier, ce patron pétri d’ambitions a ouvert sa société au business de la télévision, ce qui fait de Mobistar un opérateur télécom sextuple player.

Ses principaux handicaps. Malgré des efforts répétés, Mobistar ne parvient pas à percer dans l’ADSL. Les effets de la pression régulatoire (le roaming et les tarifs de terminaison) affectent aussi son chiffre d’affaires et compressent les marges – ce qui est également le cas des autres opérateurs. L’enthousiasme est donc mesuré face aux attentes prochaines puisque le chiffre d’affaires ne devrait pas changer au cours des deux prochaines années.

La discrétion de Benoît Scheen dans le monde des affaires, son image – plutôt commercial que véritable entrepreneur – et le fait qu’il n’aime pas être mis en avant dans ce type d’élection (malgré ses ambitions) ne jouent pas non plus en sa faveur. Quant au succès de Mobistar TV, dont les investissements seront lourds, il est bien trop tôt pour se prononcer.

Valéry Halloy

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