Voltaire, Le Culte de l’ironie

En cette rentrée littéraire, François-Marie Arouet, dit Voltaire, a les honneurs de deux bandes dessinées. Clément Oubrerie publie aux Arènes le deuxième tome de son Voltaire (très) amoureux et s’attarde à la rencontre du penseur avec Emilie du Châtelet, savante et maîtresse estimée de ce libertin témoin d’une société corsetée par la bondieuserie. Le ton se veut ici assez théâtral et le dessin poétique et drôle. La jeune mathématicienne et physicienne figure aussi au panthéon des personnes qui ont compté dans la vie de l’auteur de Candide, existence que Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot présentent dans son entièreté avec le très joli Voltaire. Le culte de l’ironie. Le philosophe raconte ici les grands épisodes de son existence à un candidat biographe, de sa scolarité chez les jésuites à sa retraite-exil au château de Ferney. Taquin, le personnage de Voltaire s’étend ici autant sur ses conquêtes que sur ses combats. Et en particulier sur l’affaire La Barre e qui a vu la torture et la décapitation d’un jeune jouvenceau condamné pour blasphème et diffusion des écrits voltairiens. Les auteurs de la BD soignent la réplique cinglante et ironique de leur héros, enfilant les bons mots du vieillard. Les planches riches, en couleurs directes, de Beuriot, conviennent assez bien à l’ambiance des Lumières, celle d’un classicisme transpercé par le nez effilé de cet estimable défenseur inconditionnel de la libre expression.

Philippe Richelle et Jean-Michel Beuriot, ” Voltaire, le culte de l’ironie “, éditions Casterman, 104 pages, 20 euros.

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