“Une vraie génération spontanée”

Vincent Borremans en compagnie de Nicolas Colsaerts lors de l'Open de France en 2019. © Getty Images

Depuis une douzaine d’années, le golf belge swingue sur un petit nuage. En hissant le drapeau noir, jaune et rouge au mât de la Ryder Cup de 2012, Nicolas Colsaerts a remis notre petit pays sur la carte du monde et a ouvert la voie à l’éclosion d’autres champions. Aujourd’hui, Thomas Pieters et Thomas Detry font aussi partie de l’élite mondiale. Et l’avenir s’annonce prometteur avec les montées en puissance de grands espoirs comme Adrien Dumont de Chassart, Hugo Duquaine ou Savannah De Bock. Pour une petite nation de 70.000 affiliés, c’est un vrai miracle.

Et certains de se demander s’il existe, dès lors, une recette magique made in Belgium sur les greens? “Je ne le pense pas. Le golf belge a surtout bénéficié d’une vraie génération spontanée. Et tout a effectivement commencé grâce aux exploits de Nicolas Colsaerts. En disputant la Ryder Cup de Medinah, il a fait bouger les lignes et a inspiré de nombreux jeunes qui se sont mis aussi à croire en leur bonne étoile. Il a suscité des vocations”, explique Vincent Borremans, manager du “Belgian Bomber” durant de nombreuses années et expert du sport de St.Andrews.

En golf, la transmission est essentielle. “Et Nico est un champion généreux. Il a longtemps pratiqué le hockey. Il a l’esprit d’équipe dans le sang. Lorsque les deux Thomas ont frappé à la porte du haut niveau, il a assumé le rôle du grand frère et leur a prodigué de nombreux conseils, notamment dans la gestion de leur carrière. C’est une attitude rare dans une discipline individuelle.”

Parallèlement, Vincent Borremans souligne aussi l’importance jouée, en amont, par son fidèle complice Michel Vanmeerbeek, coach historique du golf en Belgique. “Il a bien sûr modelé le swing de Nicolas. Mais grâce à sa vision et à ses méthodes modernes d’entraînement, il a aussi largement contribué à la progression de tous les espoirs nationaux de ces 20 dernières années.”

On ne peut s’empêcher de comparer l’actuelle réussite du golf belge à celle du tennis à l’époque de Henin, Clijsters, Malisse ou Rochus. Là aussi, il s’agissait d’une génération en diamant. Mais aujourd’hui, côté courts, la relève se fait très discrète. “D’où l’importance de mettre en place de meilleures structures pour former les jeunes golfeurs. Le talent et l’encadrement privé ne sont pas suffisants. Pensez qu’il n’y a toujours pas de centre national d’entraînement pour réunir, dans une même unité de temps, de lieu d’action, nos meilleurs éléments. Ce pôle d’excellence existe en France avec le Golf National et aux Pays-Bas avec Bernardus. Nos fédérations et nos clubs font au mieux mais ils n’ont pas les moyens. Idéalement, il faudrait un mécène pour faire prospérer le concept. Et avec des entraîneurs du niveau de Michel Vanmeerbeek ou Jérôme Theunis, il y aurait une vraie vision à long terme…”

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