Une valeur sûre

© H. H.

Le temps semble s’être figé dans ce bistrot ucclois, qui n’a pas bougé d’un pouce depuis son étoile… En novembre 2014, le guide Michelin offrait un macaron au Pigeon noir, qui n’en demandait pas tant, celui-ci se contentant simplement d’être un bistrot digne de ce nom ! Deux ans plus tard, rien n’a bougé. Ce petit resto de quartier repris par Henri De Mol en 2006 est resté dans son jus.

Ancien ponte du marketing, le bonhomme joue paradoxalement la carte de l’anti-mode : site internet minimaliste, refus de la com’, décor 100 % rétro (garni de sa collection d’affiches publicitaires et de plaques émaillées) et cuisine traditionnelle revendiquée. Le résultat est juste génial ! D’ailleurs, le bouche-à-oreille fonctionne à plein : la petite trentaine de couverts s’arrachent comme des petits pains.

Pas besoin de réfléchir longuement en parcourant la carte, au Pigeon noir. On met les pieds sous la table, on prend un petit apéro maison (mêlant vin blanc, orange et amer Labiau de la Distillerie du Centenaire à Péruwelz, 8 euros) et on commande tout simplement ce qui fait envie. Car ici, tout est bon, simple, franc, sans ostentation ou prêchi-prêcha !

Qui, à Bruxelles, fait encore des hareng pomme à l’huile (14 euros) ? C’est pourtant si bon quand c’est bien préparé ! De même que la mousse de jambon (15 euros), une des spécialités de la maison, servie avec une rémoulade de céleri et une petite salade de blé. Un peu plus travaillée, la nage d’escargots proposée en suggestion (19 euros) est un délice de simplicité. Du côté des plats, le haddock fumé cuit au lait du tableau de suggestions (28 euros) est présenté avec une sauce hollandaise savoureuse et une bonne choucroute cuite au vin blanc et au bouillon de légumes. Le pied de porc farci à la bourguignonne (22 euros) est lui aussi irréprochable, avec son beau jus de viande corsé. Mais pourquoi donc choisir comme garniture des petits pois hors saison ? Henri De Mol, qui a bossé dans la distribution des fruits et légumes, a beau assumer être un adepte de la congélation, on aurait quand même préféré un autre accompagnement. Carot- tes, betteraves, topinambours, panais…, ce ne sont pas les racines qui manquent.

Tout est oublié après la classique poire Belle Hélène (10 euros) et au moment de l’addition, restée inchangée depuis l’attribution de l’étoile.

HUBERT HEYRENDT

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