Une symphonie inachevée

L'AMANDIER © X.B.

Sommes-nous rétrogrades? Appartenons-nous à une trop vieille école? Au sortir d’une expérience mitigée dans ce beau restaurant de Genval, nous nous sommes clairement posé la question. Pendant trois heures, nous avons eu droit à un service sans âme et mécanique, avare de mots, de pain et de vin. Pas une seule fois au cours du repas, on nous a demandé si le plat nous avait plu. Ce n’est qu’à notre demande expresse qu’un peu de pain nous a été accordé malgré un panier resté vide pendant deux services et que le sommelier a complété un des trop petits verres du service des vins du menu. Cerise sur ce drôle de gâteau, au moment de nous dire au revoir sur le pas de la porte, Martin Volkaerts, le chef, nous a souhaité un bon retour sans même avoir la curiosité de nous demander si nous avions passé une bonne soirée. Quel contraste avec la générosité d’autres adresses tout aussi réputées… L’Amandier, c’est tout de même 16/20 au Gault & Millau et un titre tout frais de Jeune Chef Wallon de l’Année. Fort heureusement, les plats sont servis par le chef et ses adjoints avec une convivialité de très bon aloi.

Voilà pour les choses qui fâchent. Pour le reste, on se sent bien dans le décor moderne et chaleureux de ce restaurant situé à un jet de rame du lac de Genval. Singulièrement dans la deuxième salle où cinq ou six tables font face à l’immense cuisine ouverte. Martin Volkaerts, candidat Top Chef en 2015, propose deux menus: Pollen en cinq services après les mises en bouche (70 euros – 105 avec les vins adaptés), Nectar en sept services (fromage et une entrée en plus pour 90 euros – 135 avec les vins adaptés). Si la Saint-Jacques en deux épisodes de l’Inattendu à Ath était plus audacieuse et créative que celle proposée à l’Amandier et si la sauce à l’oursin nous semblait un peu timide sur le ris de veau, il faut bien avouer qu’à trois reprises, dans le menu Pollen, le chef nous a ébouriffés. Son baba revisité aux clémentines était une véritable merveille. Accompagnée d’une sauce aérienne au foie gras, la biche, déclinée de deux façons dont un épatant cannelloni revisité avec de la cuisse et du chou rouge, nous a aussi fait des yeux doux. Enfin, en première entrée, le chef a réussi une jolie association entre le bar de ligne en carpaccio, une maquée de chèvre et un jus au sapin Douglas.

On ne le dira jamais assez: aller au restaurant de nos jours doit permettre de vivre une expérience complète. Il en manquait une partie à l’Amandier ce soir-là. Dommage.

9, Rue de Limalsart – 1332 Genval

Tél.: 02 653 06 71 – www.amandier.be

Fermé mardi soir, mercredi, samedi midi et dimanche

Cuisine: gastronomie

Cadre: lumineux, coloré et chaud

Cave: sympa

Terrasse: non

Parking: oui

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