Une auto toutes les 90 secondes

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Regardons dans le rétroviseur… En 1929, Louis Renault qui a créé 30 ans plus tôt l’entreprise automobile qui porte son nom, décide de passer à la vitesse supérieure. Le magnat a déjà pris possession de plusieurs dizaines d’hectares à Boulogne, à l’ouest de Paris. Mais dans le but de rivaliser avec Citroën, installé un an plus tôt quai de Javel, l’industriel déploie sur l’île Seguin qu’il a achetée quelques années auparavant, l’une des plus grandes chaînes du monde. Les gigantesques nefs métalliques s’étendent alors sur près de 1 km de long et recouvrent l’intégralité de ce terrain flottant en forme de haricot.

Au plus fort de la croissance, un véhicule neuf sortira toutes les 90 secondes des ateliers d’emboutissage, de tôlage, de montage et de peinture, répartis sur trois puis cinq niveaux. La firme française s’inspire des méthodes américaines de spécialisation des tâches et de contrôle des cadences mises en place par Henry Ford, à Detroit. L’objectif est d’accroître la rentabilité et de répondre au succès grandissant de la marque au losange.

Avec le triomphe de la R4 (lancée en 1961), puis de la R5 (1972), les presses tournent à plein régime pendant les Trente glorieuses. Deux fois par jour, une barge chargée de 500 voitures étincelantes quitte l’île pour être transportée à l’usine et au centre de distribution de Flins, dans les Yvelines. Lieu symbolique de la lutte ouvrière en 1968, la ” forteresse ” de Billancourt fermera définitivement ses portes en 1992. On évoque en haut lieu un besoin de compétitivité. Le 27 mars à 11h30, une dernière voiture est assemblée avant l’arrêt définitif des machines. C’est le temps des adieux et des larmes, cinq ans avant la fermeture de Renault Vilvorde.

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