Un vaccin d’ici l’automne ?

Bruno Holthof © PG

En raison des mesures déjà prises, le virus pourrait ne plus être suffisamment répandu pour prouver l’efficacité du vaccin que nous sommes en train de tester, s’inquiète Bruno Holthof, l’homme qui a sauvé en 2003 les hôpitaux anversois de la débâcle.

Fin 2003, les 10 hôpitaux dépendant du CPAS d’Anvers avaient accumulé une dette de plus de 300 millions d’euros dont le poids devenait insupportable pour le budget de la Ville. Un McKinsey boy reçut alors pour ” mission impossible ” d’y mettre de l’ordre. Les 10 établissements furent regroupés au sein de l’ASBL Ziekenhuisnetwerk Antwerpen (ZNA). Un hôpital fut fermé, le lien avec le CPAS fut rompu et plus de 600 personnes restèrent sur le carreau. ” La comptabilité de l’époque était une catastrophe et de nombreux cadavres sont sortis des placards “, se souvient Bruno Holthof qui renoua dès 2009 avec la rentabilité.

Bien avant Maggie De Block, il avait compris que chaque hôpital ne peut tout faire, de sorte que ZNA regroupe aujourd’hui trois hôpitaux généraux et six établissements spécialisés. Ayant entre-temps traversé la Manche, Bruno Holthof dirige depuis cinq ans les hôpitaux de l’université d’Oxford et, brûlant les étapes, teste actuellement sur 1.100 volontaires une variante adaptée au Covid-19 d’un vaccin développé quelques années auparavant pour lutter contre le Mers (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, apparu en 2012 en Arabie saoudite). ” Nous avions pu à l’époque, en tester l’innocuité mais non l’efficacité, commente Bruno Holthof. Ce que nous faisons aujourd’hui depuis fin avril dans quatre villes du pays mais ma plus grande crainte est qu’en raison des mesures de confinement et de précaution prises, le virus ne soit plus assez répandu pour que notre vaccin puisse démontrer son efficacité. ” Cinq mille autres vaccinations expérimentales devraient suivre. Sans attendre les résultats, de concert avec le groupe pharmaceutique Astra Zeneca, Oxford University Hospitals s’active pour pouvoir lancer immédiatement la production d’un million de doses destinées au marché britannique. Pour les autres pays, des accords devront être négociés au cas par cas.

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