Un supercalculateur à 10 millions pour la Wallonie

© PG

La Wallonie vient de valider l’investissement de 10 millions d’euros dans un supercalculateur dont l’exploitation sera gérée par l’ASBL Cenaero. Philippe Geuzaine, son “general manager”, explique l’intérêt de cette nouveauté.

1. En quoi consiste un supercalculateur et pourquoi ce nouveau modèle est-il si important ?

Un supercalculateur est un ensemble d’unités de calcul comme on en trouve dans les portables, les ordinateurs de bureaux, etc. Sauf qu’il y en a énormément et qu’ils sont connectés de manière à être beaucoup plus efficaces. Nous exploitons déjà un supercalculateur actuellement. Mais il a aujourd’hui six ans et ses technologies, forcément, datent un peu. Le nouveau permettra de continuer à réaliser des calculs de plus en plus puissants, ou les mêmes calculs mais de manière bien plus rapide, pour des applications industrielles, de recherche, etc. Les applications d’un supercalculateur sont variées : développement de nouveaux matériaux, recherches océanographiques, chimiques, améliorations de l’aérodynamique de produits, pour n’en citer que quelques-unes.

2. La Wallonie va financer cette machine à 10 millions, quel en est le ” business model ” concrètement ?

C’est la Wallonie qui investit dans ce nouveau supercalculateur et Cenaero, qui est une ASBL, a signé une convention avec la Région pour son exploitation. Cela s’intègre dans tout un écosystème, bien sûr, avec nos utilisateurs et nos partenaires. Et concrètement, nous leur louons de la puissance de calcul et les tarifs varient selon le type de projets. Une université, par exemple, paiera une quote-part symbolique. Un cycle de recherche collaboratif ne paiera que 10% du prix du marché puisqu’il publiera une partie des résultats, tandis qu’une société commerciale paiera, elle, l’utilisation au prix du marché. Cenaero est une ASBL et nos bénéfices sont réinvestis, ce qui profite à l’écosystème de la recherche en Wallonie.

3. Ce supercalculateur comptera- t-il parmi les plus puissants du moment ?

Non. Je n’ai pas fait précisément le classement, mais ce nouveau supercalculateur se situera sans doute entre la 200e et la 300e place dans tout ce qui existe au monde. Une nouvelle initiative européenne mettra en place, d’ici mi ou fin 2021 un calculateur 100 fois plus puissant que celui que nous aurons. Mais il faut comprendre, d’abord, que l’on travaille sur base de l’enveloppe budgétaire. Ensuite, que ce calculateur fait partie d’un maillage, il y a des machines plus puissantes à l’international et c’est normal. Nous estimons que celui qui arrive conviendra parfaitement aux besoins en Wallonie. La machine que l’on utilise actuellement est exploitée à 90% de ses capacités.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content