Un sport qui fait swinguer la Flandre

Thomas Pieters, un des grands porte-drapeaux du golf belge. © BELGAIMAGE

Il fut une lointaine époque où, en Belgique, le golf se déclinait surtout en version francophone. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire. Avec 44.000 licenciés, la ligue néerlandophone a le vent en poupe et représente désormais près des deux tiers des golfeurs du pays. “Il y a 20 ans, lors de la scission de la Fédération, on recensait 24.000 affiliés dans la partie flamande. Nous avons presque doublé ce chiffre”, constate Marc Verneirt, secrétaire général de Golf Vlaanderen.

Plusieurs raisons expliquent cet engouement. “Nous avons réalisé un travail de fond avec nos clubs pour ouvrir le golf à de nouveaux joueurs, poursuit Marc Verneirt. Nous avons organisé des journées portes ouvertes, des initiations, des packages. L’action ‘Start to golf’ a permis à de nombreux débutants de découvrir les joies du swing. En 2013, le golf a même été élevé au rang de ‘sport de l’année’ par le Bloso. Parallèlement, des nouveaux clubs et de nouvelles infrastructures ont vu le jour. Et puis, bien sûr, les beaux résultats engrangés par Nicolas Colsaerts, Thomas Pieters et Thomas Detry ont suscité des vocations. Le retour du golf dans le programme olympique lors des Jeux de Rio a également participé à sa médiatisation.”

Cerise sur le gâteau: le confinement a incité de nombreux curieux à céder à la tentation des greens. Le golf est, il est vrai, un sport sain qui se pratique à l’extérieur, avec distanciation sociale naturelle. “L’année 2020 a été celle de tous les records avec une augmentation de nos affiliés de plus de 7%. Et, parmi eux, de nombreux jeunes adultes qui ont enfin trouvé un peu de place dans leur agenda et qui s’y sont mis en famille ou en entre amis”, poursuit le secrétaire général. Certes, en Flandre comme en Wallonie, le golf souffre toujours d’une image un peu élitiste. Sport de riches, de vieux et de snobs: le refrain est connu. Mais il ne correspond plus vraiment à la réalité. Il suffit de fréquenter les club-houses pour s’en rendre compte. Les nouveaux joueurs ont fait évoluer la situation. Et ce n’est qu’un début. “Les clubs font preuve d’une belle imagination. Il est déjà question, comme aux Etats-Unis, de créer des infrastructures ludiques avec des simulateurs. Le grand public pourrait y jouer au golf comme on joue au bowling, en buvant un verre. A terme, on peut même espérer la création de driving ranges dans les villes.”

Il reste, bien sûr, pas mal de chemin à accomplir. Mais, peu à peu, le golf se débarrasse de son étiquette poussiéreuse. En 2022, la Belgique devrait accueillir deux grands tournois professionnels européens, un chez les hommes, l’autre chez les femmes. “La collaboration avec la ligue francophone (AFGolf) est excellente. Bientôt, nous partagerons les mêmes bureaux au National, à Sterrebeek”, conclut Marc Verneirt. Alors, objectif 100.000 licenciés en Belgique? Rien n’est impossible!

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content