Tyrell Hatton, l’enfant terrible

Tyrell Hatton est un joueur instinctif qui dérange par ses attitudes de mauvais garçon. © BELGA IMAGE

C’est l’un des champions les plus atypiques du circuit. L’un des moins appréciés aussi. Agé de 26 ans, l’Anglais Tyrell Hatton brûle pourtant les étapes et file tout droit vers une première sélection au sein de l’équipe européenne de Ryder Cup. Vainqueur l’an passé du Links Championship en Ecosse et de l’Open d’Italie, troisième des récents championnats du monde WGC de Mexico, il occupe désormais la 13e place du ranking mondial. En attendant mieux…

Ne comptez cependant pas sur le citoyen de Buckinghamshire pour esquisser le moindre sourire. Le jeune homme est rarement content de lui. Sur un parcours, il ne cesse de râler, de pester, de jurer. A côté, John McEnroe respirait presque la joie de vivre ! Pas besoin d’un dessin : dans le monde très traditionnaliste du golf britannique, ce caractère bien trempé passe plutôt mal. Mais Tyrell Hatton s’en moque comme de son premier bogey. Il trace sa route à sa façon sans trop tenir compte de la fameuse ” étiquette “. Et tant pis si ses pétages de plomb dérangent ! ” J’ai un tempérament explosif, glisse-t-il, sans chercher à s’excuser. Chacun a ses démons. ”

C’est l’un des joueurs les moins appréciés mais l’un des plus doués.

Formé par son père dès son plus jeune âge, Tyrell Hatton est un instinctif, à la ville comme à la scène. Il joue au golf comme il respire. De son propre aveu, il n’a jamais réellement étudié la technique. Il se place devant la balle et il frappe. Le plus simple, le mieux. De quoi donner des boutons à ses illustres compatriotes, genre Nick Faldo ou Justin Rose. Mais ça marche. D’autant qu’à son talent naturel, il ajoute un esprit de compétiteur qui le pousse à toujours repousser ses limites. Une sorte de fighting spirit, bien dans l’esprit des Reds de Liverpool, son club de foot favori.

Fort de ses excellents résultats et de sa montée en puissance, Tyrell Hatton est évidemment idéalement placé pour intégrer l’équipe européenne de Ryder Cup. Certes, son tempérament de feu et ses mauvaises manières pourraient potentiellement troubler l’ambiance au sein de la formation du capitaine Thomas Bjorn. Mais, en même temps, ses qualités naturelles, son mental de fer et sa rage de vaincre pourraient s’avérer des atouts essentiels dans une compétition en match-play où les duels se jouent aussi – et surtout – à l’intox et au bluff.

D’ici le grand rendez-vous du Golf National de Paris, l’enfant terrible du swing anglais va tout faire, en tout cas, pour conquérir de nouveaux galons, notamment lors des tournois du Grand Chelem où il n’a pas encore (hormis un Top 5 au British Open l’an passé) frappé de grands coups. Qui sait ? Il aura peut-être sa chance lors du prochain Masters d’Augusta. Si, d’aventure, il devait hériter de la fameuse veste verte, on lui conseille néanmoins de soigner son vocabulaire dans les salons feutrés de l’Augusta National…

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