Traverser la nuit

© PG

Un flic. Une ville. Un tueur qui sème des cadavres de femmes. Les ingrédients des romans noirs sont toujours un peu les mêmes. Ce qui les distingue, c’est ce que l’auteur veut nous dire de l’âme. Dans le prenant Traverser la nuit, Hervé Le Corre nous livre un récit brut et sombre, comme sa vision du genre humain et de son quotidien abrutissant. Ici, pas de sophistication dans le crime, pas de meurtres alambiqués ni de complot. Chez Le Corre, les coups de couteau surviennent sans crier gare, nous surprenant en plein milieu d’une page, comme s’il faisait de nous ses victimes. L’univers dans lequel évoluent ses personnage, qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de la loi, est imbibé d’un désespoir poisseux. Il nous décrit des vies au bout du rouleau. Celle de Jourdan, flic qui se demande comment survivre à l’horreur qu’il croise chaque jour. Celle de Louise, jeune mère et femme battue confrontée à la peur mais aussi, comme ses soeurs d’infortune, à la honte et à la culpabilité. Traverser la nuit est une sacrée expérience qui nous poursuit une fois le livre refermé.

Hervé Le Corre, Traverser la nuit, Rivages/Noir, 300 pages, 20,90 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content