Son cours est proche de l’offre de Bayer

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Au troisième trimestre de l’exercice 2016-2017 (clos le 31/8), le géant agricole américain a enregistré des résultats supérieurs aux prévisions. La réaction du marché fut dès lors positive et a ramené l’action Monsanto à un niveau proche de l’offre du groupe allemand Bayer. Ensemble, ils veulent former le plus grand spécialiste au monde de chimie agricole. Les Allemands avaient cette intention depuis mai 2016. Ils ont relevé jusque trois fois leur offre avant qu’elle soit finalement acceptée par la direction de Monsanto à 66 milliards USD (58 milliards EUR ; 128 USD par action et reprise des dettes). Une évolution presque ironique : le prédateur Monsanto est devenu une proie. Sous son CEO Hugh Grant, il avait dirigé ses avances sur son concurrent suisse Syngenta, mais les Suisses ont refusé de discuter, et en août 2015, Monsanto s’est retiré pour la énième fois. Il a alors été question que Monsanto se replie sur les divisions agricoles de Bayer ou BASF avant que les Américains annoncent eux-mêmes il y a quelques mois ne plus avoir le projet de réaliser une importante acquisition. Ce fut apparemment le signal pour que les Allemands décident de se lancer, dans le contexte de l’offre de ChemChina sur Syngenta et du projet de fusion américain entre Dow Chemical et du Pont. Un secteur en pleine consolidation, donc.

Le moment auquel survient cette reprise pourrait être considéré a posteriori comme particulièrement favorable, car Monsanto traverse une stagnation de sa croissance. Ce creux n’a rien d’étonnant compte tenu de la forte baisse des prix agricoles ces dernières années. Ce repli érode les revenus des agriculteurs, qui ne peuvent donc plus investir dans les semences et autres produits de protection de leurs récoltes. À l’exercice 2014-2015, le groupe avait réalisé un nouveau bénéfice record par action de 5,73 USD. Mais à l’exercice suivant, le bénéfice s’est replié à 4,48 USD par action. Il semblerait que Monsanto renoue avec la croissance de son bénéfice à l’exercice en cours. Le consensus est établi à 4,87 dollars, ce qui se situe dans le haut de la fourchette des prévisions de la direction du groupe, de 4,50 à 4,90 dollars par action. Cela supposerait une croissance du bénéfice de près de 9 %. Le résultat supérieur aux prévisions (1,93 dollar par action contre une prévision moyenne de 1,77 dollar) au troisième trimestre était attribuable aux plantations record (89,5 millions d’acres) de soja par les agriculteurs américains. Le dossier européen autour du désherbant Round Up ne pose donc pas de problème aux investisseurs américains.

Conclusion

La décote persistante de quelque 8 % par rapport au prix offert démontre que l’acquisition n’est pas encore finalisée. Chez Bayer, on attend en effet encore une approbation définitive d’ici la fin de l’année. Les principales autorités de la concurrence doivent encore se prononcer sur ce rachat. La consolidation du segment des substances chimiques agricoles n’est assurément pas évidente. D’où notre conseil : ” attendre “.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Conseil : 2B

Le dernier mot sur ce rachat reviendra aux autorités de la concurrence.

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