Shakespeare in love

David Nicholls, Summer Mélodie, éditions Belfond, 512 pages. 22 euros. © PG

Sur fond de britpop, l’Anglais David Nicholls embrasse l’explosion éblouissante du premier amour. Un roman d’apprentissage dé-li-cieux.

Eté 1997, dans une petite ville du Sud-Est de Londres, Charlie Lewis termine ses années de lycée. Le temps s’étire entre les copains, le job à la station-service et un père dépressif. Sa soeur Billie vit avec sa mère, partie s’installer chez son amant. Portant secours à Fran Fisher, jeune fille à la cheville foulée qu’il raccompagne au sein de sa troupe de théâtre amateur, Charlie succombe à la petite voix qui lui intime : ” Concentre-toi, ça comptera pour plus tard, concentre-toi “. Cherchant les mots qui leur permettront de se rapprocher, l’adolescent n’a d’autre choix que de se joindre aux répétitions de Roméo et Juliette. ” Car dans une minute il y a de nombreux jours “, dit Juliette. Jetant de petits cailloux sur une fenêtre qu’on croyait refermée, ces années où on n’éprouve rien à moitié, l’Anglais David Nicholls (Un jour) pétrit la matière plastique, malléable, de l’adolescence et embrasse l’explosion du premier amour, celui que l’on ne peut regarder en face que lorsqu’il est consumé. Bercé au son de Blur, Portishead, Mazzy Star, ce roman d’apprentissage réenchante une histoire mille fois entendue : ” Bref, elle était aussi prétentieuse qu’une fille de 16 ans pouvait l’être, et j’ai reconsidéré mes propres goûts en fonction des siens, en faisant passer La leçon de piano avant Total Recall et le curry vert thaïlandais avant les boulettes de crevettes. ” Un peu à la manière d’un Nick Hornby, la connivence est immédiate avec un raconteur hors pair. Et le lecteur d’être transporté au bord des scènes, avec la vie qui affleure à chaque coin de page. Ne reste plus qu’à succomber, un sourire dansant sur les lèvres : ” Tout le plaisir était pour moi “.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content