Renaissance

C’était comme si on avait kidnappé Manneken-Pis, l’Ilôt sacré se sentait mal dans ses établissements mis en faillite cette année. En voisin ami, Rudy Vanlancker, aux commandes de chez Léon et attaché sentimentalement aux Armes de Bruxelles, décide de sauver les meubles. Le restaurant retrouve son lustre et surtout son âme. Un lifting, une cuisine remise aux normes et un nouvel élan boostent l’entreprise. Les luminaires brillent, les nappes blanches impeccablement dressées sont en place. Habillée comme naguère, la brigade de salle retrouve le souffle sous la direction du chef Cédric Callenaere et rejoue dans ce qui fut ” la plus belle brasserie du centre-ville “.

Les obsédés du bouchon savent que la coupe pour mettre en valeur le champagne dissipe la mousse et est obsolète. Ce n’est pas une raison pour bouder le folklore et se priver, à l’apéritif, d’une coupe de Taittinger d’une belle fraîcheur.

Entrée signature de la maison, la salade Veulemans réunit nos fameuses crevettes grises sur de la laitue, tomate pelée, oeuf cuit dur et mayonnaise. A côté, triomphe une croquette aux crevettes grises nourrie d’un goûteux appareil bien doré et de persil frit (17,50 euros).

Sensationnelles, les anguilles au vert, fraîches et chouchoutées par une sauce relevée et onctueuse valent à elles seules la visite (28,50 euros).

Les filets de sole de la mer du Nord alignent quatre filets enrichis d’une sauce crème, champignons, moules et quelques morceaux de homard (38,50 euros).

Particulièrement estimé des amateurs, le turbot se déguste poché ou grillé sur l’arête en compagnie de sauce mousseline ou de beurre maître d’hôtel. Nous avons apprécié une belle darne grillée sans être martyrisée (48,50 euros).

Autre témoin de la glorieuse époque des Armes, les crêpes ” Comédie française ” généreusement arrosées de la fameuse Mandarine Napoléon déclenchent, en salle, un spectacle pyrotechnique (12,25 euros).

Lunch à 25,50 euros (3 services). Menus à 36,50 euros (3) et 47,50 (3).