Rejouer le référendum ? Pas si facile

" Si vous dites à un Britannique que, depuis le Brexit, la livre sterling baisse, il répond que l'euro va bientôt disparaître. " © BELGA IMAGE

Un an après la tenue du référendum validant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le nombre de Britanniques désireux de reposer la question et espérant l’annulation du Brexit n’a jamais été aussi élevé. Ils sont désormais 41 %, selon un sondage réalisé récemment par l’institut Opinium, à vouloir organiser un nouveau référendum, sans compter 12 % d’indécis. Un retour dans l’Union européenne est-il dès lors envisageable ? ” Personnellement, je serais très étonné qu’il se réalise, répond Guy Trouveroy. Il faudrait organiser une nouvelle élection impliquant des partis qui se profilent clairement sur le sujet. Et le parti qui gagnerait devrait organiser un nouveau référendum. Et, ajoute Guy Trouveroy, même si un second référendum annulait le premier, il faudrait répondre à une question que les Britanniques ne se posent jamais : si vous décidez de revenir, pensez-vous que vous obtiendrez le statu quo ante ? “.

A Londres, on pense que c’est une affaire britannico-britannique et qu’une fois les problèmes réglés en interne, le reste du monde acceptera sans discuter la position britannique. ” Le vocabulaire que les Britanniques utilisent témoigne de la teneur de la mentalité qui règne ici, poursuit l’ancien ambassadeur belge à Londres. Si vous dites à un Britannique que, depuis le Brexit, la livre sterling baisse, il répond que l’euro va bientôt disparaître. Si vous lui dites qu’il quitte l’Union européenne, il répond que l’Union est en train de se déliter. Une Union européenne que le Financial Times appelle d’ailleurs the 27 remaining States (les 27 Etats restants, Ndlr) “.

Les Britanniques pensaient pouvoir tenir la dragée haute aux Européens, ils croyaient pouvoir négocier en même temps le divorce d’avec l’Union et un nouveau traité commercial. Mais ils ont dû se plier à la volonté des Européens de négocier d’abord le Brexit avant de parler d’un nouveau traité commercial. ” Ils croyaient pouvoir négocier d’égal à égal. Ils arrivent en position de faiblesse “, constate Guy Trouveroy.

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