Recharger sa voiture électrique au supermarché, bientôt une réalité ?

VOITURE ÉLECTRIQUE. Recharger aux heures creuses coûte moins cher. © ISTOCK
Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

La Fédération du commerce estime que les grandes surfaces pourraient se transformer en stations-services électriques et en centrales de production photovoltaïques.

A quelques encablures des élections, la Fédération des secteurs du commerce et des services y va de sa proposition énergétique. Estimant que 25% du parc automobile belge pourrait être électrique d’ici 2030 (le Bureau du Plan se montre pour sa part beaucoup plus prudent et avance un petit 5%), Comeos juge que les grandes surfaces auraient intérêt à transformer leurs parkings en vastes zones de rechargement. Vingt pour cent de leurs places de parking pourraient ainsi accueillir des bornes électriques dans 10 ans, estime la fédération. Sur 200.000 places de stationnement dans les commerces, 900 sont aujourd’hui pourvues d’une borne de recharge. Ce nombre pourrait grimper à 40.000 d’ici 2030.

Mais encore faut-il que les commerçants soient incités à investir dans des infrastructures de recharge. Cela pourrait passer, d’après Comeos, par une réduction des taxes sur les places de parking qui seraient équipées d’une borne. ” Comme nous avons tous en tête ce qu’il s’est passé avec le photovoltaïque, il s’agirait ici de subsides limités dans le temps, précise Dominique Michel, CEO de la fédération. On pourrait également imaginer une diminution des taxes sur les enseignes lumineuses pour autant qu’un certain nombre de places disposent d’un système de recharge. Au terme de l’aide régionale, on décidera de faire payer ou pas l’électricité. Tout dépend de la manière dont elle sera produite. ”

50% des ambitions photovoltaïques de la Wallonie

Là aussi, notre interlocuteur estime que le secteur a un rôle à jouer. Les grandes surfaces pourraient, d’après lui, se transformer en centrales de production locale et durable. Au total, il y a chez nous 2.811 magasins possédant une superficie supérieure à 1.000 m2, soit 5 millions de m2 de superficie de toits. En équipant tous ces toits de panneaux photovoltaïques, on produirait 884.000 MWh/an, soit la consommation de 250.000 ménages. Le secteur du commerce pourrait donc réaliser 50% des ambitions photovoltaïques de la Wallonie à l’horizon 2030, explique la fédération.

Ici encore, il s’agit d’inciter les retailers à installer des panneaux. ” Je rendais visite tout récemment à un commerçant ayant installé des panneaux, raconte le patron de Comeos. Il n’avait équipé que la moitié de son toit, car équiper l’entièreté lui aurait coûté très cher sans rien lui rapporter. Avec 50% de la surface, il comble ses besoins. ” C’est que la rémunération pour l’injection d’énergie sur le réseau est nettement inférieure au coût d’investissement. Comeos prône donc l’instauration de compteurs électriques intelligents qui permettraient aux commerçants d’adapter leur consommation et leur production en fonction des besoins du réseau. La fédération sectorielle demande en outre une simplification des démarches administratives, la possibilité que le surplus d’une entreprise soit utilisé par une entreprise locale, et enfin que l’investissement dans le stockage soit encouragé.

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