Rassurantes Solidarités

“Espérons que Les Solidarités ne soient pas le seul festival de l’été belge qui se déroule sous la pluie”, déclarait la chargée de communication de ce raout programmé fin août à la citadelle de Namur. Pas de quoi être pessimiste, pourtant, puisque cette manifestation créée en 2013 par la mutualité Solidaris est bien partie pour connaître un nouveau succès grand public: les passes trois jours sont déjà épuisés, pour une affiche se voulant “familiale”, à la manière rassurante des Francos. Soit une trentaine de propositions, en trois catégories. La première est trempée dans une forme de chanson française incunable type pop variété (Christophe Maé), tendance révoltée (Cali, Bernard Lavilliers) ou dandy littéraire (Benjamin Biolay – photo), avec aussi cet agréablement inclassable Gaëtan Roussel, talent majeur de l’Hexagone. La seconde classe d’invités drague les révélations plus ou moins récentes, tels Eddy dePretto, Clara Luciani ou l’apparition Flèche Love. Amina Cadelli au civil, cette Helvético-Algérienne décline un univers aux confins des rêveries électroniques, de la soul atmosphérique et du hip-hop. Justement, dans la troisième catégorie des participants, impossible de négliger la pile motrice du rap et du spoken word: le Français Grand Corps Malade bien sûr, mais aussi les Belges de L’Or du Commun ou le très réaliste Isha. Avec cette autre récente révélation nationale: Pierre de Maere, jeune éphèbe qui évoque la préciosité mélancolique d’un Rufus Wainwright francophone ou les couleurs mélodiques d’un Polnareff vintage. Tout cela étant ancré dans une idée politique de la culture, de la Cité des Enfants en passant par l’Urban Village, le Village des Associations et l’Agora, où l’organisation tente aussi de capter l’air du temps. Gratuit pour les moins de 12 ans.