Quel coût pour la sortie du nucléaire ?

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La semaine dernière, Charles Michel a communiqué aux parlementaires les deux rapports sur la sortie du nucléaire. Le coût annoncé de 15 euros par ménage est réducteur.

Mercredi, Marie- Christine Marghem, la ministre de l’Energie, avançait dans une interview à La Libre Belgique que la sortie du nucléaire provoquerait une augmentation de la facture d’électricité de seulement 15 euros (hors TVA) pour un ménage moyen. Depuis cette sortie, Charles Michel a communiqué tant au gouvernement qu’à l’ensemble des parlementaires les deux rapports sur lesquels se basait la ministre : celui du Bureau du Plan et celui du professeur gantois Johan Albrecht. Ce dernier, soit dit en passant, a commis des coquilles dans son rapport puisqu’il écrit, à plusieurs reprises, que le coût d’une sortie complète du nucléaire, suivant les scénarios, varierait entre 15 et 900 millions d’euros. Le bon chiffre est 150 millions !

Que disent les rapports ? Effectivement, l’hypothèse moyenne du professeur indique que la fermeture des centrales nucléaires et leur remplacement par neuf centrales au gaz d’une capacité totale de 3,6 gigawatts augmenterait la facture moyenne de 15 euros (hors TVA). Cette hausse pourrait même tomber à 4 euros si ces nouvelles centrales sont performantes et ne nécessitent pas de subsides de l’Etat. Mais cette hypothèse moyenne ne tient compte ni de l’augmentation possible du prix du gaz ni de l’évolution du prix de gros de l’électricité en cas de sortie du nucléaire. Certains évoquent alors une hausse de la facture à 24 euros, d’autres à au moins 52 euros… Le point le plus compliqué concerne les entreprises. Les études parlent d’un surcoût de 4,3 euros par MWh. Ce qui signifie que certaines pourraient voir leur facture annuelle gonfler de plus de 200.000 euros. Sauf si, pour préserver la compétitivité, l’Etat subsidie cette hausse en partie. Avec un impact sur les particuliers…

Enfin, le Bureau du Plan a étudié la situation en 2025 en cas de sortie totale du nucléaire et en cas de maintien de deux réacteurs sur sept. Le deuxième scénario permettrait d’économiser 2,3 par MWh par rapport au premier. Affaire à suivre.

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