Punk : modes et travaux

© photos : PG

L’Adam, musée bruxellois dédié au design des 20e et 21e siècles, présente durant cinq mois le langage visuel et plastique certifié punk, depuis ses origines ” seventies ” jusqu’au mitan des années 1980.

Le 6 novembre 1975, les Sex Pistols donnent leur tout premier concert au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres, signifiant par là que le courant musical noisy et provocateur punk (simultanément né à New York et dans la capitale anglaise cette année-là) a d’emblée des liens avec l’art, le traitement visuel et la communication plastique.

C’est le propos d’une expo en provenance de New York, berceau de Patti Smith, Ramones, Talking Heads ou Blondie, et plus particulièrement du collectionneur Andrew Krivine. Ce banquier a accumulé quelques 3.000 pièces de memorabilia (des souvenirs) au fil des décennies : affiches, flyers, t-shirts, couvertures d’albums et de magazines, etc. Incluant aussi les fanzines originellement issus d’une époque où la photocopieuse tenait encore d’une technique un rien primitive. L’expo fonctionne essentiellement via des affiches de concerts et des posters promotionnels d’époque qui s’avèrent créatifs, exploitant aussi des couleurs explosives (comme pour le groupe X-Ray Spex) et pas seulement le noir et blanc charbonneux supposé davantage raccord avec le No Future punk, que ce soit dans les collages réalisés pour les Buzzcocks ou ceux, plus politiques, autour des Sex Pistols. Comme cette fameuse pub prenant le visage de la reine d’Angleterre barré d’un God Save The Queen, titre de la chanson à scandale sortie pour le royal jubilé de 1977. Son auteur, Jamie Reid, deviendra célèbre, tout comme Peter Saville, designer suprême des disques Factory, incluant le layout mystérieux de Joy Division, visible à l’expo. Celle-ci plaira sans doute davantage aux curieux actuels qu’à ceux ayant vécu l’aventure punk en direct, qui n’y trouveront guère de surprise. D’autant que la scénographie est minimaliste et la partie réservée au punk belge, un rien malingre. Laissant un peu trop d’importance aux Kids anversois et pas assez aux toutes premières sorties discographiques du genre sur le label bruxellois Romantik Records. Même s’il n’y a pas de quoi ouvrir la guerre communautaire…

Punk : modes et travaux
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” Punk Graphics – Too Fast To Live, Too Young To Die ” jusqu’au 26 avril à l’Adam-Brussels Design Museum. www.adamuseum.be

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