Prêt pour une nouvelle phase de croissance

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Nous avions prévenu que les chiffres du premier semestre pourraient être un peu moins bons. Non seulement parce qu’ils sont à comparer à un très bon premier semestre 2016, mais aussi et surtout parce que le groupe a perdu pas mal de temps à négocier avec Bain Capital en début d’année. Celle-ci avait à peine commencé que le marché apprenait que ce mastodonte américain (75 milliards de dollars d’actifs) avait lancé une offre de reprise conditionnelle sur Resilux (à 195 euros par action) pour le fusionner avec le groupe britannique Petainer. Mais fin mars, de concert avec la direction de Resilux, les Américains ont suspendu l’offre car d’éventuels obstacles posés par les autorités de la concurrence allemandes auraient pu donner lieu à un retard de plusieurs mois. Les tractations ont cependant coûté du temps et de l’argent à Resilux, ce qui transparaît dans les chiffres semestriels.

Globalement, la valeur ajoutée (un meilleur critère que le chiffre d’affaires en raison de l’impact important des prix des matières premières) a progressé de 3,5 %, à 39,43 millions d’euros (chiffre d’affaires en hausse de 10,4 %) sur les six premiers mois de 2017 et le cash-flow opérationnel (EBITDA) s’est légèrement replié, de 1,7 %, à 20,22 millions d’euros. Du fait d’amortissements et de réductions de valeur plus élevés, le bénéfice opérationnel (EBIT) a même reculé de 6,2 %, à 12,51 millions d’euros. Quant au résultat net, il a atteint 8,49 millions d’euros (-3,6 % ou 4,19 euros par action). Du moins si l’on ne tient compte que des activités ” classiques ” de Resilux. Les chiffres du premier semestre font état de coûts de conseil liés à la reprise possible par Bain Capital, ainsi que de frais inhérents à la vente des actions de la joint-venture AirOLux au groupe AirOPack Technology (ATG) appartenant au Néerlandais Quint Kelders. Cette cession est le résultat de la ” guerre des aérosols ” entre Resilux et ATG, dont l’enjeu était le contrôle d’AirOLux, la société à l’origine de la technologie AirOPack, grâce à laquelle il est possible de remplir de liquides, poudres, gaz, etc., des préformes et bouteilles en PET. La vente a rapporté à Resilux 62 millions d’euros. Un peu plus de la moitié (33 millions d’euros) a reflué le mois dernier aux actionnaires sous la forme d’une réduction de capital fiscalement avantageuse. Ceux-ci ont reçu à la mi-septembre 16,30 euros par action. On déduit de ce versement que la famille De Cuyper n’entend procéder à court terme à aucune acquisition d’envergure.

Dans l’activité PET traditionnelle, Resilux est à l’avant-garde. Le groupe opte pour une croissance autonome, en commercialisant de nouveaux produits et en procédant à de petites acquisitions ciblées, locales. Au printemps, il a d’ailleurs réalisé une petite acquisition en Serbie (Borverk). Et la semaine dernière, il rachetait le groupe suisse Signode Industrial Group, spécialisé dans les activités de recyclage PET.

Conclusion

Resilux se concentre à présent sur la croissance, surtout organique. On peut s’attendre à de nouveaux produits, de nouvelles usines, et une ou plusieurs acquisitions ciblées. À 7,25 fois le rapport attendu cette année entre la valeur de l’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA), l’action est sous-valorisée.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Paru sur initiedelabourse.be le 4 octobre

Les actionnaires ont reçu 16,30 euros par action.

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