Plateforme bio

ANDRÉ LEFÈVRE, GÉRANT D'INTERBIO " Notre objectif vise à promouvoir les producteurs bios wallons et s'assurer qu'ils soient correctement rétribués pour leur travail. " © ISOPIX

Au départ de Sombreffe, Interbio fournit en produits bios quelque 400 clients répartis sur l’ensemble de la Wallonie ainsi que Bruxelles.

Le boss, comme l’appellent affectueusement ses employés, n’était pas destiné au départ à piloter la plus importante plateforme de distribution de produits bios, principalement fruits et légumes, de Wallonie. André Lefèvre est, en effet, mathématicien de formation et a été d’abord enseignant, puis directeur d’école. C’est à la naissance de ses enfants que lui et son épouse, également enseignante, se sont posé la question de la qualité de l’alimentation qu’ils allaient leur donner. ” Nous étions dans les années 1980, rappelle-t-il. A l’époque, on évoquait à peine le bio et il n’existait pas encore de certification officielle. Au début, mon épouse et moi avons commencé à cultiver un demi-hectare. Léon Baré à Balâtre, qui est un pionnier du bio, nous a beaucoup influencés, tout comme Philippe Pluquet, qui a fondé Biomarché. ” Au fil des années, le demi-hectare de maraîchage a fait des petits et ce sont actuellement 55 hectares de terres qui sont cultivés pour produire légumes et fruits, essentiellement des pommes et des poires. L’exploitation est dirigée par l’épouse d’André Lefèvre et deux de leurs enfants.

Promotion du bio wallon

En 2009, il décide avec d’autres producteurs de se rassembler afin de créer une plateforme de distribution de fruits et légumes bios qu’ils baptisent GPFL (Groupement de producteurs de fruits et légumes) – Bio, afin de se doter d’un outil de commercialisation. ” Nous jouons un rôle d’intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs avec, pour objectif, que tout le monde y trouve son compte, souligne André Lefèvre. Nous sommes à la disposition des producteurs bios wallons et distribuons leurs produits le plus efficacement avec le minimum de marge. Je ne veux pas que l’intermédiaire prenne le bénéfice du producteur et charge le consommateur. ” En 2013, le groupement a changé de dénomination commerciale et est désormais connu sous le nom d’Interbio. Un nom qui colle mieux à ses activités d’autant qu’assez rapidement, il a ajouté aux fruits et légumes, des produits transformés proches de l’agriculture locale. Interbio accueille également dans ses bâtiments un boulanger, François Wart, qui utilise la farine produite par la ferme Baré toute proche.

Des bâtiments qui commencent doucement à être trop petits pour notre Gazelle qui a affiché une croissance de 15% l’année dernière et dont la marge brute a sextuplé entre 2014 et 2018, passant de 560.000 à 3,3 millions d’euros. Elle compte aujourd’hui 55 personnes contre deux à sa création et peut s’appuyer sur une flotte d’une dizaine de camions qui lui permet de livrer quelque 400 clients répartis en Wallonie et à Bruxelles. Premier distributeur bio en Wallonie, Interbio reflète la popularité croissante du bio dans notre pays, davantage marqué à Bruxelles et au sud qu’au nord. Une tendance qui ne semble pas prête, pour le moment, de ralentir si l’on observe le nombre croissant d’enseignes qui se sont créées ces dernières années ainsi que leur extension. Autant dire que la marge de progression de la plateforme bio est encore grande pour le plus grand bénéfice des consommateurs et des producteurs.

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