Pardon si je dérange

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“Il était nécessaire que j’assiste aux funérailles car j’étais la seule, peut-être, qui l’avait un jour connu et compris.” Apprenant le suicide de son frère, Helen Moran regagne à contre-coeur Milwaukee et la “forteresse catholique” de parents adoptifs à qui elle ne parle plus depuis des mois. Son enquête parmi l’entourage fantomatique de son frère coréen se peuple de souvenirs bizarres, à l’instar de celui où ses parents laissent le chat mort dans le vestibule. Humour sarcastique et art consommé du mystère, Patrick Cottrell fait entendre une voix originale sur le thème de l’adoption et des névroses. Plongé dans les brumes d’une héroïne borderline qui se débat pour exister, on songe au quotidien azimuté du réalisateur grec Yórgos Lánthimos ( Canine et The Lobster en tête), voire au malaise travaillé par Ari Aster ( Hereditary, Midsommar). “Comment était-il possible de conserver sa santé mentale tout en se nourrissant de miettes dans le tiroir?” Un premier roman entêtant.

Patrick Cottrell, Pardon si je dérange, Grasset, 304 pages, 22 euros.

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