Octofight

Alors que nos aînés ont été les proies du virus qui nous occupe encore fortement cet été, la République française de 2056 semble avoir trouvé le moyen de désengorger elle-même les rangs des seniors, considérés comme charges lourdes pour la société. La solution de la présidente Marine (sic) : l’euthanasie civique à l’âge de 80 ans, que vous soyez en plein forme ou non. Mais Stéphane n’est pas prêt. Et son fils, cet ingrat, l’a dénoncé aux autorités. Son épouse et lui décident dès lors de fuir leur banlieue, les flics aux trousses, pour rejoindre l’eldorado des néo-ruraux. Ils ne seront pas au bout de leur surprise et constateront que d’autres épreuves les attendent, au point d’y laisser quelques dents. La satire politique tourne à plein régime dans cette mini-série d’anticipation qui verse du vitriol sur les paradoxes d’une société vieillissante qui fait travailler ses vieux plus longtemps mais cherche à s’en débarrasser, aussitôt l’âge de la retraite atteint. Nicolas Juncker (dont on a pu apprécier le récent Seules à Berlin chez Casterman) signe un scénario qui multiplie les clins d’oeil uchroniques, injectant à son idée de départ une pincée des Vieux Fourneaux et de Fight Club. Les allusions au manga du dessin de Chico Pacheco rythment les sarcasmes d’une histoire qui imagine le pire et choisit d’en rire.

Nicolas Juncker et Chico Pacheco, ” Octofight – t. 1/3 : Ô vieillesse ennemie “, éditions Glénat, 124 p., 12,90 euros.

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