New York sera toujours là en janvier

Né dans le Bronx en 1949, Richard Price incarne le ” Juif de classe moyenne ” de New York, comme il se définissait lui-même. Son écriture s’en ressent particulièrement dans ce roman de 1983, l’un de ses écrits de jeunesse, pour la première fois traduit en français. L’auteur y suit de sa plume caustique la trajectoire de Peter Keller qui, diplôme de lettres en poche, doit patienter une année pour être admis à la fac de droit. Toujours chez ses parents, il enchaîne les petits boulots, ce qui lui permet d’exercer son talent d’observation de ses semblables, avec une galerie de personnages eux aussi emblématiques des rues new-yorkaises, entre employés au bord de la crise de nerfs et dealers à la petite semaine. Cet anti-héros nourrit en lui le profond désir de faire rire l’assistance. Plus tard, devenu prof d’université, il ne contredit pas ce penchant, en exerçant quelques-unes de ses réparties sur les copies des étudiants. Incroyablement bavarde (parfois trop), toujours mâtinée d’un second degré délectable, l’écriture de Richard Price est une vague qui nous emporte. Dialoguiste hors pair (il est aussi le célèbre scénariste de La Couleur de l’argent de Martin Scorsese et a participé à la série The Wire), il se montre plus arlequin que le pierrot Woody Allen dans sa dépiction des affaires sentimentales, la plume trempée dans le vinaigre sans oublier toutefois une certaine bienveillance.

Richard Price, ” New York sera toujours là en janvier “, éd. Presses de la cité, 592 p., 23 euros

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