Les leçons du British Open

Francesco Molinari a symbolisé la victoire de la précision sur la force. © BELGAIMAGE

La 147e édition du British Open, disputée sur le terrible links écossais de Carnoustie, a tenu toutes ses promesses. Im-pressionnant depuis le début de la saison, l’Italien Francesco Molinari, 35 ans, a sonné le réveil du golf européen à deux mois de la Ryder Cup. Mais c’est probablement le fabuleux come-back de Tiger Woods qui a le plus marqué les esprits. Décryptage.

La consécration de la ” Macchina “. Auteur d’une saison exceptionnelle, avec notamment un succès lors du BMW Championship de Wentworth, Francesco Molinari a pleinement confirmé son immense talent en offrant à l’Italie son premier sacre dans un tournoi du Grand Chelem. Au sommet de son art, le métronome turinois n’a pas concédé le moindre bogey lors de son dernier tour malgré l’incroyable difficulté du parcours de Carnoustie et la pression de l’évènement. C’est dire son niveau ! D’une incroyable régularité, la ” Macchina ” n’a jamais dévié de sa route, dégoûtant un à un ses adversaires. Il symbolise le triomphe de la précision sur la force.

C’est la première victoire italienne dans un tournoi du Grand Chelem.

Un nouveau nom au tableau d’honneur. La victoire de Francesco Molinari parachute un nouveau champion en haut de l’affiche. Le joueur turinois est le 11e lauréat différent lors des 12 derniers tournois du Grand Chelem. Seul l’Américain Brooks Koepka (vainqueur de l’US Open en 2017 et 2018) est parvenu à s’adjuger deux Majors durant cette période. Deux autres champions ont réussi cet exploit depuis 2013 : Rory McIlroy (USPGA 2014 et British Open 2014) et Jordan Spieth (Masters et US Open 2015, British Open 2017). Voilà une statistique qui prouve clairement combien le niveau du golf mondial est équilibré avec une foule de candidats à la victoire lors de chaque Major.

L’improbable retour de Tiger Woods. Secrètement, le ” Tigre ” rêvait de forcer les portes de l’exploit et de remporter, à 42 ans, son 15e titre dans un Major. Le coup est passé tout près ! A neuf trous de la fin, l’ancien n°1 mondial était, en effet, en tête du tournoi. Un malheureux double bogey sur le trou n°11 a interrompu sa marche triomphale. Mais Tiger Woods a prouvé à la planète golf qu’il était revenu à son meilleur niveau et qu’il pouvait, de facto, prétendre à une sélection au sein de la formation américaine de la Ryder Cup où, jusqu’ici, il avait juste hérité d’un rôle d’adjoint au capitaine Jim Furyk.

Le réveil européen. Le succès de Francesco Molinari est le premier en Grand Chelem d’un joueur européen depuis le sacre de Sergio Garcia au Masters d’Augusta l’année passée. C’est plutôt une bonne nouvelle à deux mois de la Ryder Cup, d’autant que le Nord-Irlandais Rory McIlroy et l’Anglais Justin Rose terminent à la deuxième place. On se gardera cependant de tirer trop d’enseignements de la bataille de Carnoustie. Plusieurs ténors du swing du Vieux Continent ont déçu, à l’image des Espagnols Jon Rahm et Sergio Garcia ou de l’Anglais Ian Poulter, qui n’ont pas réussi à passer le cut. Notez que dans le camp américain, Dustin Johnson, Justin Thomas et Bubba Watson ont également sombré dans les bunkers écossais.

La frustration de Thomas Pieters. Le joueur anversois a terminé le tournoi à la 28e place. Dans l’absolu, ce n’est pas un mauvais résultat, loin s’en faut. Mais il est clair qu’il va laisser un goût de trop peu à l’ambitieux joueur anversois. Ce dernier comptait en effet sur un exploit dans ce British Open pour revendiquer une promotion au sein de l’équipe européenne de la Ryder Cup. Il n’est pas venu. Certes, il reste un mois avant que le capitaine européen, Thomas Bjorn, ne dévoile les noms des 12 sélectionnés pour le rendez-vous du Golf National. Mais pour prétendre à une wild card, Pieters devra obligatoirement signer une performance majeure lors de l’USPGA qui se disputera du 9 au 12 août au Bellerive CC, dans le Missouri.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content