Dans le viseur: les actions technologiques de demain

Parmi les valeurs favorites du fonds : le groupe Disney, propriétaire de la franchise " Star Wars ". © belgaimage

Mêlant quelques valeurs sûres et de nombreuses entreprises en pleine ascension, le fonds Newgems de Degroof Petercam affiche quelques joyaux dans les secteurs supposés gagnants de demain.

Quatre gestionnaires pour quatre fonds portant l’étiquette sustainable chez Degroof Petercam Asset Management (DPAM). Epaulés par une équipe d’analystes, ils gèrent ensemble, mais chacun a sa spécialité. Rencontre avec Quirien Lemey, spécialiste des valeurs technologiques, qui nous présente le fonds Newgems. Un jeu de mots pour désigner les pépites de la nouvelle économie ? Sans nul doute, en retenant plus formellement l’acronyme qui désigne les sept thèmes choisis : ” Nanotechnologies “, ” Wellness “, ” Eco-economy “, ” Manufacturing 4.0 “, ” Génération Z “, ” E-society ” et ” Sécurité “. ” Ce n’est pas un fonds sectoriel, mais un fonds tourné vers le futur, vers ce que la société sera demain, explique le gestionnaire. Nous avons identifié les sept thèmes qui vont moduler cette société et nous recherchons les entreprises innovantes et ‘disruptives’. On les retrouve largement dans les secteurs de la santé et des technologies de l’information, qui représentent dès lors une bonne moitié du portefeuille. Multithématique, global car largement investi en moyennes capitalisations, et activement durable, notre fonds est quasiment unique “, conclut-il. Tour d’horizon de ces secteurs et des actions emblématiques en portefeuille.

Quirien Lemey, gestionnaire du fonds Newgems :
Quirien Lemey, gestionnaire du fonds Newgems : ” Multithématique, global et activement durable, notre fonds est quasiment unique. “© pg

” Small is beautiful ! ”

Nanotechnologies ? Oui, mais à prendre pour synonyme de l’infiniment petit, en particulier au niveau des semi-conducteurs. Outre l’inévitable ASML, ” la plus belle entreprise technologique d’Europe “, juge le gestionnaire, le fonds Newgems a jeté son dévolu sur l’américaine Synopsys. ” Il n’y a que trois entreprises dans le monde – dont une a été rachetée par Siemens – capables de concevoir des logiciels pour la fabrication et le contrôle de circuits intégrés de très petites dimensions. C’est une des entreprises américaines indispensables à la Chine pour sa production de semi-conducteurs. ”

Le volet ” écologie “, ce ne sont pas seulement les véhicules électriques ou l’énergie verte, mais un tas d’entreprises actives dans l’efficacité énergétique ou l’économie circulaire. Deux exemples. D’une part, l’entreprise norvégienne Tomra, fabricant de machines récupérant les bouteilles consignées et récemment devenue une véritable célébrité auprès des gestionnaires de fonds ” verts “. D’autre part, la suédoise Nibe, fort peu connue au contraire, et qui est pourtant leader mondial des pompes à chaleur, un marché encore très éclaté.

” Wellness ” : non, il ne s’agit pas des spas, mais du secteur de la santé et de la nutrition, tant humaine qu’animale. Un titre emblématique : Teladoc, numéro 1 américain et quatrième mondial dans la santé via Internet. ” Le concept est simple, explique Quirien Lemey : vous téléphonez à un médecin via leur application et c’est lui qui envoie la prescription au pharmacien. Il ne vous reste qu’à aller chercher les médicaments. Une telle consultation est particulièrement indiquée dans le domaine psychologique. ”

Alibaba et Tencent à la fois

” Génération Z “, qu’est-ce à dire ? Ce thème reprend les activités assez spécifiques des personnes nées après 1995. Il s’agit notamment du streaming, musical ou vidéo, et Netflix en est un parfait exemple. Les gestionnaires de Newgems ont toutefois choisi de viser les jeux, qui connaissent aujourd’hui la même évolution. L’action choisie : ” Sea Ltd, un groupe basé à Singapour, qui est à la fois Alibaba et Tencent pour l’Asie du Sud-Est. Sur ce marché de près de 600 millions de personnes, dont beaucoup de jeunes très accros au smartphone, Sea est en effet la première plateforme de jeu et le n° 1 dans l’e-commerce. C’est aussi la meilleure performance 2019 de notre portefeuille, avec un cours qui a explosé de 233 % ! ”

Le thème ” e-society ” est péremptoirement représenté par un titre comme Pluralsight. Cette entreprise américaine est le leader mondial de l’enseignement en ligne concernant les technologies de l’information (IT). Celui-ci répond à un besoin considérable, quand on sait que des millions de gens ont des diplômes qui ne correspondent pas à la demande des entreprises, observe Quirien Lemey. De plus, étudier en ligne coûte moins cher. Les particuliers ne sont pas seuls à s’y adresser : la moitié des 500 premières entreprises des Etats-Unis font appel à Pluralsight.

” Manufacturing 4.0 ” est clairement le thème qui retient les nouvelles méthodes de production, dont l’automation et l’intelligence artificielle. C’est l’entreprise malaise ViTrox qui en est la figure de proue. Spécialité : le contrôle en trois dimensions. ” Enormément d’objets sont encore vérifiés par une personne à leur sortie de production, signale le gestionnaire. Mais ce genre d’équipement gagne de plus en plus de terrain. ”

La sécurité aussi passera au ” cloud ”

La sécurité est peut-être le thème favori de Quirien Lemey. Il est à son sens le moins bien connu alors qu’il est promis à un énorme développement. ” Ces millions d’objets qu’on nous promet bientôt connectés, ce sont autant de millions d’entrées pour le piratage. La sécurité va donc exploser durant les 10 à 20 prochaines années. De plus, sur le terrain des logiciels, c’est un des rares domaines qui n’a pas encore migré massivement vers le cloud. Or, il y arrivera. Il faut se rappeler qu’au début, on ne croyait pas que les grandes entreprises confieraient leurs données au cloud. Elles l’ont pourtant fait. Beaucoup raisonnent aujourd’hui de la même manière pour la sécurité : c’est trop important pour ne pas conserver cela chez soi ! Grave erreur. C’est à ce titre que nous avons sélectionné la société Zscaler, un des très rares acteurs de la sécurité fondé expressément pour travailler dans le cloud. ”

Il n’y a pas de miracle, concède le gestionnaire : c’est une action très chère. Elle se négocie à 20 fois… non pas le bénéfice, mais le chiffre d’affaires ! ” Nous n’hésitons pas à acheter une action vraiment très chère quand il s’agit d’une entreprise très disruptive et en très forte croissance, car il est clair qu’elle ne sera jamais bon marché. ” Mais le fonds compense cela par des entreprises plus mûres, plus stables et… moins chères. C’est à ce titre que Sony, dont l’action affiche un rapport cours- bénéfice de 14 à peine, figure sur le podium, en compagnie de Microsoft.

Les trésors de Walt Disney

Très bien placée aussi dans le top 10 : Nice Systems. Cette entreprise israélienne cotée sur le Nasdaq a parmi ses spécialités les logiciels pour call-centers, ou encore ceux concernant le robotic process automation, qui consiste à automatiser les tâches répétitives. Y compris celles qui nécessitent des ressaisies, telles que les données des clients. Un nouvel arrivant dans le top 10 : Splunk, leader mondial dans les logiciels d’analyse des machine data, ou données machine.

Comment ne pas terminer ce tour d’horizon par une autre valeur favorite, que nous connaissons tous depuis l’enfance ? ” Il était très clair pour nous, dès l’an dernier, que s’il était un acteur pouvant concurrencer Netflix, c’était Walt Disney, explique le gestionnaire. Ce groupe a signé les deux plus belles acquisitions réalisées dans le domaine des médias : la franchise Star Wars (par le biais du rachat de la société Luscasfilm, Ndlr) et le groupe Marvel, qui ont généré les plus grands succès du box-office. Et ceci en plus d’un catalogue historique prodigieux. ”

Axé sur la technologique et l’avenir, le fonds Newgems, gratifié de cinq étoiles par Morningstar, est très diversifié en valeurs moyennes. ” Notre conviction est que nous pouvons battre le marché en repérant des entreprises prometteuses mais peu connues, parfois suivies par aucun analyste en Occident. ” Le succès est au rendez-vous : depuis que le fonds a modifié sa politique en ce sens, voici deux ans, les actifs sous gestion sont passés de 34 à 320 millions.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content