Léonora Miano en vient aux débuts

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Dans ‘Stardust”, livre écrit il y a plus de 20 ans et qui aurait pu être son premier, la grande écrivaine camerounaise montre comment tout a commencé…

Sur La Première où le journaliste Jérôme Colin la recevait, l’écrivaine camerounaise Léonora Miano a expliqué son choix de faire paraître, à l’approche de ses 50 ans, le premier roman – jamais publié – qu’elle a écrit plus de 20 ans auparavant alors qu’elle était séparée de son compagnon, sans domicile fixe, un bébé sur les bras, dans un Paris hostile: “Maintenant que j’ai gagné mes galons d’auteur, il ne peut plus rien m’arriver. […] Je ne risque plus d’être enfermée dans cette image de grande précarité. Si Stardust avait vraiment été mon premier livre publié, j’aurais traîné cette image toute ma vie, je n’aurais pas pu en sortir et finir par me réaliser pleinement”. Finalement, son premier livre sera L’intérieur de la nuit (2005). Multiprimé, le roman inaugure une longue liste de titres qui font de l’écrivaine une des grandes voix de la littérature francophone d’aujourd’hui: Contours du jour qui vient (2006), La Saison de l’ombre (2013, Prix Femina), Crépuscule du tourment (2016) et plus récemment Rouge impératrice (2019). Dans ce dernier texte, l’Europe s’est effondrée et ses ressortissants tentent de gagner l’Afrique, continent unifié et prospère. Le roman retourne les stéréotypes, montre d’autres récits possibles et d’autres types de personnages. Dans Stardust, Louise, la narratrice, coince sa fille Bliss sur sa hanche pour l’emmener dans le dédale des administrations et autres services sociaux. Depuis ce centre de réinsertion et d’hébergement d’urgence du 19e arrondissement de Paris, elle garde le cap car son but est clair, sa détermination est implacable: faire ployer le destin. Et pour Miano, avec ce Stardust, déjà, écrire une autre version de l’Histoire.

Léonora Miano, “Stardust”, Grasset, 220 pages, 18,5 euros.

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