Le tueur qui n’aimait pas les méchants

En racontant la dernière mission de Billy Summers, Stephen King nous livre un roman passionnant sur la rédemption et l’écriture.

“La fiction n’est pas la vérité. La fiction est le chemin vers la vérité.” Cette réflexion extraite de Billy Summers, le dernier thriller de Stephen King, nous confirme qu’à travers toute son oeuvre, l’écrivain américain parle avant tout de son métier. C’est encore plus évident avec ce nouveau roman où il met en scène un tueur à gages d’une quarantaine d’années qui veut décrocher et accepte une dernière mission. Pour 2 millions de dollars, il doit éliminer un tueur lorsque celui-ci montera les marches du tribunal pour assister à son procès. Mais la date de l’audience n’étant pas encore fixée, Billy se voit contraint d’attendre dans cette ville de province où ses commanditaires lui ont loué une maison dans un quartier résidentiel et un bureau juste en face du tribunal. Pendant plusieurs semaines, il va donc vivre sous une fausse identité: celle d’un écrivain. Ce qui tombe plutôt bien puisque l’écriture a toujours attiré notre tueur et qu’il a des choses à raconter. Billy Summers est un récit hybride, mettant en parallèle ce qui se passe dans la tête de ce tueur qui n’élimine que des “méchants”, des assassins ou des pédophiles, et le récit de sa vie. Sa mère battue, sa soeur assassinée, son premier mort, la maison de correction et la guerre en Irak où il apprendra son “métier” de sniper. Une fois son contrat rempli, commence la seconde partie du roman, où Billy Summers va faire une rencontre déterminante. Comme dans Misery ou Lisey’s Story, la littérature est le sujet principal de ce roman. King nous plonge dans tout ce que l’écriture peut changer dans la vie de celui ou celle qui s’y frotte. Et cette dimension est aussi passionnante que le thriller lui-même, d’autant qu’à un moment de son récit, l’auteur nous piège dans une mise en abîme. Un régal.