Le secteur du pari sous haute tension

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Une nouvelle législation visant à réduire l’addiction au jeu pousse les grandes sociétés de paris britanniques à fermer des enseignes. Douze mille emplois risquent d’être perdus.

C’est bien connu, les Britanniques parient sur tout et n’importe quoi. Comme le sexe du bébé de Meghan et Harry… Au mois d’avril, à la suite d’un long travail parlementaire, les autorités britanniques ont décidé de fixer la mise maximale à deux livres (2,3 euros) sur les terminaux de paris à cote fixe. Auparavant, ces machines, qui constituaient jusqu’à 50 % des recettes de bureaux de paris, permettaient de parier jusqu’à 100 livres toutes les 20 secondes. Avec, évidemment, de fortes pertes à la clé pour les joueurs mais aussi de gros phénomènes de dépendance.

Quelques semaines plus tard, les principaux bookmakers britanniques (William Hill, Ladbrokes Coral et Betfred) ont annoncé, quasiment de concert, des fermetures d’enseignes et des pertes d’emplois. Soit 2.100 bureaux de paris (25 % du parc total) et 12.500 emplois potentiellement perdus. Douze pour cent des salariés du secteur risquent donc de se retrouver au chômage.

Les autorités britanniques assurent que les groupes se servent de la nouvelle législation comme prétexte pour dégraisser. Les statistiques semblent leur donner raison : les revenus des paris hippiques, sportifs et autres dans les bureaux sont en baisse régulière depuis des années. Au profit des paris en ligne qui représentaient 5,6 milliards de livres l’an dernier pour 3,2 milliards aux enseignes ayant pignon sur rue. Des sites internet qui appartiennent souvent aux mêmes bookmakers. Il s’agirait donc d’une translation assumée de ces groupes vers des pratiques en ligne moins coûteuses en personnel. Un rapport de KPMG prévoyait d’ailleurs ces fermetures de masse avant même qu’on ne parle d’une nouvelle régulation.

Il n’en demeure pas moins que la fermeture de ces bureaux va encore accentuer la décrépitude des rues commerciales anglaises déjà durement frappée par la chute du retail en général et la débâcle des grands magasins.

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