Le Sang des bêtes

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Aussi réalistes soient les histoires qu’on y raconte, les romans de Thomas Gunzig ont toujours un pied dans un monde qui n’est pas totalement le nôtre. Le Sang des bêtes ne déroge pas à cette règle. Mais l’essentiel se situe ailleurs, dans cette question fondamentale: ne sommes-nous constitués que d’un héritage génétique ou avons-nous un rôle quelconque à jouer dans notre destin? La cinquantaine terne, gérant d’une boutique qui vend de la protéine aux amateurs de corps sculptés par la fonte, Tom se dit qu’il n’a jamais été maître de sa triste existence et qu’il n’en a rien fait d’utile. L’arrivée sous son toit de son père à qui il reproche sa lâcheté et de son fils qui l’a toujours déçu va bouleverser ses repères. Tout comme sa rencontre avec une jeune femme qu’il sauvera d’un homme violent, surmontant ses peurs les plus profondes. Le rire et l’émotion sont les deux faces de l’écriture de Gunzig qui excelle dans la construction de personnages fêlés parce qu’ils n’ont pas les épaules assez larges pour se frayer un chemin dans une vie aussi dure qu’injuste.

Thomas Gunzig, Les Sang des Bêtes, Au Diable Vauvert, 234 pages, 17 euros.

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