Lagardère sauve sa peau

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Ce week-end, les actionnaires du groupe Lagardère, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, ont abouti à un accord qui change la structure du groupe et empêche son démantèlement.

Cela fait de longs mois que la lutte fait rage au sein du groupe Lagardère. Appelé au secours pour empêcher la montée des Qataris et d’Amber Capital dans l’actionnariat, Vincent Bolloré a fini par s’allier avec le second pour tenter de démanteler le groupe et faire main basse sur Europe 1 et Hachette Livres. Appelé à son tour au secours pour soulager les dettes d’Arnaud Lagardère et agir en contrepoids de Bolloré, Bernard Arnault avait lui aussi des envies de rachat, notamment de Paris-Match et du Journal du Dimanche. Mais les deux hommes forts du paysage économique français n’ont jamais réussi à s’entendre. Bref, le groupe n’était plus qu’un immense conflit d’intérêts, renforcé par les lourdes dettes de Lagardère, par les situations économiques difficiles d’Europe 1 et de la branche Travel Retail, qui a d’ailleurs licencié 153 de ses 500 employés de Zaventem et de Charleroi, et par la structure en commandite qui permet à l’héritier Lagardère de verrouiller la gouvernance avec seulement 7% du capital.

Ce week-end, via une médiation de Nicolas Sarkozy, ami avec les trois protagonistes principaux, et sous la pression de l’Elysée, la situation a trouvé une solution. En trois points. Arnaud Lagardère reste CEO de l’ensemble jusqu’en 2026. Le groupe conserve toutes ses filiales et n’est pas démantelé. La commandite est supprimée via l’émission de 10 millions d’actions nouvelles valorisées à 200 millions d’euros. Cette émission redistribue l’actionnariat: Vivendi (Bolloré) en détient 23%, Amber 18%, le Qatar 11%, Arnault 10% et Lagardère 12%. Les experts français reconnaissent qu’il ne s’agit sans doute que d’une trêve de quelques années et que ni Bolloré ni Arnault n’en resteront là.

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