La riposte du PGA Tour

Jay Monahan, patron du PGA Tour, sort les grands moyens pour freiner la fuite des champions. © belga image

Comme prévu, les instances du golf professionnel américain n’ont pas tardé à riposter à la naissance des LIV Series, ce circuit dissident financé par des fonds souverains saoudiens qui commence à lui faire de l’ombre. Touché dans son orgueil, Jay Monahan, le big boss du PGA Tour, a révélé son plan de bataille pour éteindre le putsch. Et qu’on se le dise: la guerre est déclarée!

D’un point de vue purement sportif, il a d’abord confirmé que les joueurs ayant déjà cédé à l’appel des sirènes des pétrodollars étaient bel et bien exclus du circuit américain sans possibilité de revenir sur leur décision. Il a par ailleurs annoncé que les dotations de nombreux tournois du PGA Tour seraient nettement revues à la hausse dès la nouvelle saison. Les 20 plus grandes compétitions proposeront ainsi des prize money compris entre 15 et 20 millions de dollars. Du jamais vu aux Etats-Unis. Parallèlement, le budget du PIP (“Player Impact Program”) va passer de 40 à 100 millions de dollars. Il sera réparti entre les 20 joueurs se connectant le plus avec les fans via, notamment, les réseaux sociaux et les médias. Cerise sur le gâteau: un revenu minimum sera désormais attribué aux joueurs pros du Korn Ferry Tour (la D2 américaine) qui tirent parfois le diable par la queue.

Le but de ces manoeuvres n’échappe à personne. Pour le PGA Tour, il s’agit de redorer son image en passant pour le “gentil” de l’histoire mais aussi de freiner la fuite des champions vers la “méchante” Ligue saoudienne en fidélisant les meilleurs joueurs du monde. Sera-ce suffisant pour arrêter l’hémorragie? Pour rappel, des stars américaines du niveau de Phil Mickelson, Dustin Johnson, Bryson DeChambeau, Patrick Reed et Brooks Koepka ont déjà rejoint l’autre rive. Tout comme de nombreux Européens et même l’Australien Cameron Smith, récent vainqueur de The Open.

Ces dernières semaines ont, en tout cas, été fertiles en réunions. Soucieux d’aider le PGA Tour à garder sa place en haut de l’affiche, Rory McIlroy et, surtout, Tiger Woods se sont personnellement investis pour prêcher la bonne parole auprès des candidats à l’exode. Parallèlement, les deux superstars ont aussi annoncé le lancement de compétitions semi-virtuelles, baptisées “Tech-infused Golf League”. Elles opposeront des champions du PGA Tour via des simulateurs ou des practices connectés pour attirer davantage le nouveau public jeune, adepte d’un format plus court et dynamique. Bref, sous la pression de la concurrence, le PGA Tour sort les grands moyens et fait sa révolution. Info ou intox?

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