La Petite Menteuse

© pg

L’intime conviction est une chose fragile. Que faire quand une victime revient sur ses accusations? Alice est une avocate un peu fatiguée, la cinquantaine, assaillie par le doute. Lucia lui demande de la défendre. L’homme qui l’a violée lorsqu’elle avait 15 ans fait appel de sa première condamnation. Lorsque sa cliente lui avoue avoir menti, l’avocate sera face à un cas de conscience bouleversant. Journaliste et chroniqueuse judiciaire, Pascale Robert-Diard utilise ce mensonge comme révélateur du malaise qui peut régner dans les cours et tribunaux dominés par des hommes. Un sexisme qui guide les décisions et régit les rapports entre les parties en présence. Le récit qu’elle imagine fait évidemment penser à l’affaire d’Outreau, quand des enfants avaient accusé à tort des adultes de viol. Le sujet est délicat, l’écriture efficace (“à l’os”) et les pièges évités. Notamment lorsque l’auteure tente de comprendre pourquoi un tel mensonge peut naître dans la tête d’une jeune fille, révélant la culture du viol et de la “fille facile” qui règne dans le système scolaire.

Pascale Robert-Diard, “La Petite Menteuse”, L’Iconoclaste, 234 pages, 20 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content