La parenthèse new-yorkaise

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Dans “New York Memories”, Charlélie Couture rassemble ses souvenirs de 15 ans de vie outre-Atlantique dans un livre qui se lit comme un roman.

Dans les rues de Manhattan, la fiction n’est très jamais loin. La frontière qui la sépare de la réalité est aussi mince qu’un billet de banque. Lorsque le chanteur, peintre et sculpteur Charlélie Couture raconte les années qu’il y a passées entre 2002 et 2017, on se croirait dans un film qu’auraient coréalisé Martin Scorsese, Jim Jarmusch et Woody Allen. C’est pour se réinventer qu’il est parti s’installer là-bas, avec femme et enfants. L’artiste qui avait connu le succès dans les années 1980, notamment avec l’incontournable Comme un avion sans aile, avait besoin d’être regardé par des yeux neufs, de créer dans un univers où il serait un parfait inconnu. Tout en gardant un lien avec la vieille Europe, entre autres pour continuer d’y donner des concerts, il s’est consacré au dessin, à la peinture et à la sculpture, passant d’un atelier à l’autre et finissant par ouvrir une galerie entre la 8e et la 9e rue où il a vécu, selon ses dires, les plus belles années créatrices de sa vie.

Dans New York Memories, Charlélie Couture a réussi à capter l’âme de cette mégapole excessive et de ses habitants qui vous promettent monts et merveilles un jour et les oublient le lendemain. Dans cette “villusion” qu’est New York, tout le monde fait la file, sans broncher. Que ce soit au restaurant ou pour aller au spectacle, chacun attend son tour. Une ville qui lui a permis de trouver une liberté qu’il n’a expérimentée nulle part ailleurs. Hélas, New York est aussi une métropole changeante qu’il est impossible de dompter. En 15 ans, elle est passée d’une cité de commerçants à “une ville de banquiers pour qui l’argent n’existe pas”. Alors, lorsque Donald Trump arrive au pouvoir, Charlélie revient en France… Il reste de sa vie là-bas des lumières, des odeurs, des milliers de kilomètres parcourus à vélo, Central Park traversé de nuit, de la musique, quelques tableaux et un journal qui a des allures de roman.

Charlélie Couture, New York Memories, Cherche Midi, 336 pages, 18 euros.

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